"Raconter l'histoire d'une autre manière": la seconde vie des vestiges du Débarquement en Normandie
Longtemps laissés à l’abandon, certains vestiges se voient offrir une seconde vie. Une façon également d’engager la discussion et de partager la mémoire de la Seconde Guerre mondiale avec la plus jeune génération.
Un blockhaus transformé en tortue marine, une fresque devenue le décor d’un bar… Dans la Manche, les vestiges du Débarquement du 6 juin 1944 font partie du quotidien des habitants. Un quotidien chargé d’histoire, mais qu’on ne prend pas toujours le temps de se remémorer.
Une oeuvre réalisée par l’artiste Blesea sur un blockhaus de Biville, dans la Manche.
Alors certains décident d’offrir à ces vestiges une seconde vie, afin de conserver ces morceaux d’histoire tout en trouvant de nouvelles façon de poursuivre le travail de mémoire.
Transmettre l’histoire “avec une autre approche”
Dans le Cotentin, de nombreux bunkers de la Seconde Guerre mondiale sont laissés à l’abandon, car trop chers à détruire. Muni de ses bombes de peinture, l’artiste graffeur Blesea travaille sur la plage de Biville (Manche), où un blockhaus de la Seconde Guerre mondiale devient, sous ses gestes précis, une tortue de mer.
“J’ai remarqué que souvent les gens, notamment les gens du Cotentin, ne regardaient plus les blockhaus. Ils passaient, parce qu’ils sont là depuis bien avant nous. Et le fait de faire des peintures dessus, les gens s’arrêtent, prennent des photos”, explique-t-il au micro de BFM Normandie.
Une façon également d’engager la conversation avec la plus jeune génération, pour leur transmettre cette partie de l’histoire. “Ça peut être ludique, par exemple avec des enfants, de leur raconter l’histoire d’une autre manière, avec une autre approche.”
De l’autre côté du Cotentin, à Sainte-Marie-du-Mont, l’histoire du Débarquement est la première chose que remarquent les clients en passant la porte du Bar du 6 juin.
Les murs de l’établissement sont en effet occupés par des fresques datant de 1945. Des vestiges déjà jugés nécessaires à l’époque pour transmettre la mémoire.
“Ce qu’il s’est passé là le 6 juin, ça va avoir un impact sur le long terme. Et ils vont très vite comprendre qu’il faut en parler, et qu’il faut quelque chose qui montre aux gens, qu’ils viennent se renseigner sur ce qu’il s’est passé le 6 juin”, explique Jérémy Dubois, propriétaire des lieux.
Au cours des dix dernières années, 8.000 vestiges de la Seconde Guerre mondiale ont été répertoriés en basse Normandie par la Direction régionale des affaires culturelles.