Quel est ce carburant moins cher et 100 % renouvelable qui pourrait arriver à la pompe ?
Cette nouvelle version du Superéthanol E85 permettrait réduire de 70 % les émissions de CO2 par rapport à l’essence.
Une nouvelle version du Superéthanol E85 pourrait bientôt arriver à la pompe. Elle serait 100 % biomasse, ce qui aurait pour conséquence de réduire fortement les émissions de CO2, tout en affichant un prix plus bas que le SP95. Ses avantages sont cependant à relativiser.
Dans la guerre contre les émissions des CO2, les transports constituent l’une des plus importantes batailles, puisqu’ils représentent 32 % des rejets en France. À ce sujet, Bioéthanol France a annoncé qu’une nouvelle version du superéthanol E85 serait en préparation et pourrait bientôt arriver à la pompe après validation européenne. Elle aurait comme particularité d’être 100 % biomasse, et donc entièrement renouvelable, comme l’a expliqué l’entreprise sur RTL .
70 % d’émissions en moins
Pour l’instant, le superéthanol E85 n’est en effet composé que de 65 à 85 % d’éthanol, fabriqué en fonction des saisons à partir du blé, du maïs ou de la betterave. Reste donc entre 15 et 35 % de sans-plomb classique. Une part qui devrait disparaître avec cette nouvelle version. « On enlève la partie d’essence fossile classique dans l’E85 et on le remplace par 15 % de carburant renouvelable », a détaillé Nicolas Kurtsoglou, responsable carburant de Bioéthanol France.
Ces 15 % de carburant renouvelable pourront notamment être faits à partir d’huile de cuisson usagée ou de carburant de synthèse (e-fuels) se basant sur l’hydrogène. Selon les calculs proposés, cette nouvelle version pourrait ainsi permettre « de réduire de 70 % les émissions de CO2 par rapport à l’essence et de 90 à 98 % les émissions d’oxyde d’azote et de particules en empreinte globale ». Son prix devrait quant à lui se situer autour de 1 € le litre, contre 1,85 € aujourd’hui pour le SP95. Un autre avantage avancé.
Un bilan à relativiser
Mais comme l’explique TF1 Info , d’autres éléments sont à prendre en compte concernant l’impact environnemental des biocarburants. Certains experts ont mis en avant le fait que la consommation de ces carburants implique l’usage croissant de terres agricoles à cette fin, au détriment de l’alimentation, ce qui peut augmenter les prix des denrées. Pour l’heure, presque la moitié des matières premières utilisées proviennent d’ailleurs de l’étranger, ce qui pose également la question du bilan énergétique global.
Ici, le nouveau superéthanol E85 ne vient pas véritablement répondre à ces limites, puisque selon une étude de l’ONG Transport et Environnement, 80 % des huiles de cuisson usagées utilisées dans le carburant en Europe sont importées d’ailleurs, principalement de Chine, qui utilise en retour l’huile de palme dans ses propres agrocarburants. Enfin, l’usage de l’E85 implique l’installation d’un kit de conversion sur les voitures classiques, et certains d’entre eux ne viennent pas optimiser cette essence, causant divers problèmes à court et long terme.