Paillettes roses, chorégraphies millimétrées et trois heures de spectacle : on était au concert de Taylor Swift
Paillettes roses, chorégraphies millimétrées et trois heures de spectacle : on était au concert de Taylor Swift
Une pluie de paillettes semble s’être abattue sur l’esplanade de la Défense. Impossible de ne pas trouver l’Arena où se produira Taylor Swift dans quelques heures : il suffit de suivre la marée humaine des « swifties », comme on surnomme les fans de la pop star. Reconnaissables à leur passion pour les paillettes et toutes les matières qui brillent, ils sont aujourd’hui 45 000 à s’être donné rendez-vous pour assister au tout premier show européen de Taylor Swift.
Dans le public du concert de Taylor Swift, jeudi soir. (VICTOR AUBRY/SIPA)
Dans la foule, des bandes de copines se congratulent sur leur look ultra-codifié : jupettes brillantes, bottes blanches et chapeau de cow-boy façon country, serpents peints sur le bras en hommage à l’emblème de la star et le chiffre 13, son porte-bonheur, dessiné sur les mains… Les garçons ne sont pas en reste, portant fièrement des tenues aux couleurs acidulées, voire d’authentiques robes de princesse. Régulièrement, on croise un quadragénaire un peu dépassé par le niveau d’excitation ambiant (et le volume sonore), dont le regard un poil inquiet contraste avec les paillettes flashy collées autour de ses yeux…
A l’intérieur, entre deux boutiques de « goodies », la marque Dyson a installé des stands où l’on peut tester son nouveau lisseur et se faire faire des coiffures sophistiquées par des professionnelles. C’est gratuit, il faut juste être un peu patient, car la file d’attente est longue. Heureusement, le public est venu tôt et n’accorde que peu d’intérêt au groupe Paramore, qui assure la première partie.
Enfin, un chronomètre s’affiche sur l’écran géant surplombant la scène : le compte à rebours est lancé, plus que 2 minutes avant que « Tay Tay » ne fasse son entrée. Body et bottes orangés à paillettes, la pop star démarre tambour battant avec « Love » et enchaîne les tubes à un rythme soutenu. Arpentant la scène d’un pas quasi-militaire, Taylor Swift a assuré 3h15 de show sans le moindre temps mort, juste quelques minutes à peine le temps de changer de tenue. Astuces de mises en scènes, pyrotechnie, chorégraphies millimétrées, le show impressionne par sa dimension grandiose et sa maîtrise du moindre détail, mais n’offre finalement que peu de moments d’émotion. Même les morceaux qu’elle joue seule à la guitare, censés offrir une connexion entre la star et la foule, sont trop bien exécutés, trop « carrés », pour qu’il se passe quelque chose.
Avec Maeva, on a écouté le nouvel album de Taylor Swift, « The Tortured Poets Department »
D’ailleurs, Taylor a à peine pris le temps de saluer le public, de le regarder ou de s’adresser à lui. Rouage d’une machine ultra-huilée, elle fait particulièrement bien le job, mais il est impossible de savoir si elle y prend du plaisir : même les expressions qui animent parfois son visage tombent si bien sur la musique, qu’elles paraissent peu naturelles. Aucune aspérité, aucun léger déraillement n’est venu troubler la mécanique de précision d’un show rodé depuis des mois. Et c’est dommage, parce que le talent fou de cette bête de scène n’en serait que mieux mis en valeur si le concert offrait quelques moments de vérité.
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