Militants propalestiniens aux États-Unis : Joe Biden affirme que « l’ordre doit prévaloir » sur les campus
« En tant que président, je défendrai toujours la liberté d’expression et je défendrai avec autant de force la loi », a assuré Joe Biden jeudi. Reuters/Nathan Howard.
Joe Biden a estimé jeudi que « l’ordre devait prévaloir » face à une vague de manifestations dans les universités américaines en soutien aux Palestiniens de Gaza, qui le met dans une position politiquement délicate à six mois de l’élection présidentielle. « L’antisémitisme et les menaces contre des étudiants juifs n’ont pas leur place ni sur les campus ni en Amérique », a affirmé le président américain.
«Ã‚ Nous ne sommes pas un pays autoritaire qui réduit les gens au silence », a néanmoins assuré Joe Biden lors d’une courte allocution. « En tant que président, je défendrai toujours la liberté d’expression et je défendrai avec autant de force la loi », a-t-il encore déclaré.
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«Ã‚ Le vandalisme, l’intrusion de force, casser des fenêtres, bloquer des campus, contraindre àl’annulation de cours ou de cérémonies de remise de diplômes, rien de tout cela ne relève de la manifestation pacifique », a cependant énuméré le démocrate de 81 ans. « C’est contraire àla loi ».
Accusé d’inaction
Dans la matinée, son adversaire et prédécesseur républicain Donald Trump l’avait accusé d’inaction face au mouvement propalestinien. « Ce sont des tarés de la gauche radicale et il faut les arrêter maintenant parce que ça va durer et empirer », a-t-il lancé à son arrivée au tribunal de New York où il est jugé dans un procès inédit pour un ex-président américain.
Joe Biden a par ailleurs dit qu’il n’était pas favorable à l’envoi sur les campus de la Garde nationale, un corps d’armée qui dépend en première ligne des États.
Une position politique délicate
Le président américain, qui briguera un second mandat face au républicain Donald Trump en novembre, était jusqu’ici resté muet face à la vague de mobilisation et aux interventions policières pour déloger des manifestants, à l’université Columbia à New York ou à l’Université de Californie (UCLA) par exemple.
À six mois des élections, dans des États-Unis polarisés, le président démocrate s’est finalement engagé sur cette question susceptible de plomber sa campagne.
Cette mobilisation place le démocrate dans une position politique extrêmement délicate. Sa politique de soutien à Israël lui vaut de vives critiques de la part des électeurs jeunes, progressistes et d’origine arabo-américaine, tandis que les républicains l’accusent de laisser prospérer l’antisémitisme sur les campus. Joe Biden a par ailleurs assuré que « non », ce mouvement de contestation ne changerait pas sa stratégie au Moyen-Orient.