L’offensive de Trenitalia sur la ligne de TGV Paris-Lyon
L’offensive de Trenitalia sur la ligne de TGV Paris-Lyon
Trenitalia, le TGV Paris-Lyon-Milan opéré par la compagnie nationale italienne, a connu deux accidents de la vie ferroviaire depuis son lancement en France. Au démarrage d’abord, en 2021, celui-ci a été contrarié et retardé par la pandémie de Covid, puis, le 27 août 2023, des éboulements ont fermé la ligne de la Maurienne. L’offre quotidienne était réduite à deux allers-retours Paris-Lyon, au moment où la desserte France-Italie venait d’atteindre 85 % de remplissage. On ne pouvait imaginer conditions plus difficiles pour un début.
À l’automne 2023, un troisième aller-retour Paris-Lyon a été ajouté, mais l’offre sur cette ligne ne pouvait pas être beaucoup plus augmentée en raison d’une contrainte technique de maintenance. En effet, tous les trois jours, une visite est obligatoire. Celle-ci peut être réalisée dans le Technicentre SNCF à Paris avec le concours de techniciens Trenitalia. En revanche, les visites programmées toutes les trois semaines doivent être effectuées à Milan, là où on trouve l’outillage spécifique au Frecciarossa. D’où la nécessité fastidieuse d’acheminer les rames par Lyon, Marseille, Nice, Vintimille pour rejoindre les ateliers italiens d’entretien.
Un sixième aller-retour quotidien Paris-Lyon pendant la période des JO
En optimisant les plannings des cinq rames disponibles pour le réseau français, Trenitalia a réussi cet hiver à proposer cinq allers-retours Paris-Lyon en semaine. Durant les week-ends de la saison de ski, une des dessertes était prolongée jusqu’à Chambéry. Cet été, aux cinq allers-retours s’ajoutera un sixième Paris-Lyon du 15 juillet au 11 août, pendant la période qui couvre les Jeux olympiques.
Mais la véritable montée en puissance de Trenitalia est prévue à partir de cet automne. La période de fin novembre est souvent évoquée pour la réouverture de la ligne de la Maurienne et le rétablissement de la liaison Paris-Turin-Milan.
Dans un premier temps, Trenitalia restera à deux fréquences quotidiennes. Mais pour répondre à la demande, les trains pourront circuler en unités multiples de deux éléments, offrant deux fois 457 sièges. Autres options pour exploiter les quatre rames supplémentaires prévues cette année en France, des dessertes de Marseille et de Montpellier sont envisagées. Un Paris-Genève est aussi à l’étude.
Une classe Executive, inédite sur les rails européens
Aujourd’hui, avec cinq Paris-Lyon par jour pour Trenitalia contre une desserte à cadence horaire pour le TGV inOui, l’opérateur italien ne cherche pas à concurrencer la SNCF. « Nous visons plus à augmenter le volume de clients en attirant ceux qui ne prenaient pas le train, que la rentabilité immédiate », souligne Fabrice Toledano, directeur marketing et commercial de Trenitalia France.
La classe Executive, à partir de 139 euros. © Giuseppe Senese
La classe Executive, à partir de 139 euros. © Giuseppe SeneseD’où une grille tarifaire simple à partir de 23 euros le trajet en classe standard et 29 euros en business, l’équivalent de la première classe. Inédit en voyage ferroviaire européen, la classe Executive et ses dix fauteuils (à partir de 139 euros) offrent le confort et les services de restauration que l’on trouve généralement dans un jet privé.