Le soldat américain emprisonné en Russie depuis une semaine a été arrêté pour « vol »
Le soldat américain emprisonné en Russie depuis une semaine a été arrêté pour « vol »
Un soldat américain est toujours emprisonné en Russie et le restera au moins jusqu’au 2 juillet 2024. Arrêté la semaine dernière en Extrême-Orient, Gordon Black a été placé en détention préventive dans une affaire de « vol », a fait savoir ce mardi 7 mai, la porte-parole du tribunal du district de Pervomaïskïï à Vladivostock, citée par l’agence de presse Ria Novosti.
L’homme risque jusqu’à cinq ans de prison, selon le Code pénal russe. La chaîne Telegram d’actualité Baza, réputée proche des forces de l’ordre, ainsi que le quotidien « Izvestia » ont expliqué que le soldat américain aurait rendu visite à sa petite amie russe à Vladivostok, avant « de la battre » et « lui voler 200 000 roubles [environ 2 000 euros, ndlr] et de l’alcool ».
«Â Cette affaire n’est pas liée à la politique ou à de l’espionnage », a assuré mardi la représentation du ministère russe des Affaires étrangères à Vladivostok.
La Maison Blanche « au courant » de la situation
Lundi, une porte-parole de l’US Army, Cynthia Smith, a indiqué que ce soldat, déployé en Corée du Sud selon les médias américains, avait été arrêté « sur la base d’accusation d’infraction pénale », sans pouvoir fournir davantage de détails. La Maison Blanche a, elle, affirmé être « au courant » de la situation.
Dans une affaire distincte, un autre citoyen américain a par ailleurs été condamné le 3 mai à une peine de dix jours de prison à Moscou pour « délit mineur », selon une notice sur le site des tribunaux de Moscou consultée mardi par l’AFP.
Selon l’agence Ria Novosti, cet individu se serait endormi dans une bibliothèque pour enfants en état d’ébriété. Ces dernières années, plusieurs citoyens américains ont été arrêtés et condamnés à de lourdes peines en Russie. Washington, qui soutient militairement et financièrement l’Ukraine face à l’armée russe depuis plus de deux ans, accuse Moscou de vouloir les échanger contre des Russes détenus aux États-Unis.
Plusieurs journalistes américains détenus en Russie
Reporter au « Wall Street Journal », Evan Gershkovich, qui a aussi travaillé pour l’AFP à Moscou par le passé, est détenu en Russie depuis son arrestation par les services de sécurité russes (FSB) lors d’un reportage dans l’Oural en mars 2023.
Il est accusé d’espionnage, un crime passible de 20 ans de prison, une peine d’une gravité inédite depuis la fin de l’URSS concernant un journaliste étranger. Il rejette ces accusations, tout comme les États-Unis, son journal, ses proches et sa famille. La Russie n’a jamais étayé ses accusations ni apporté publiquement d’éléments de preuve. L’ensemble de la procédure a été classée secrète.
Une journaliste russo-américaine, Alsu Kurmasheva, travaillant pour Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL), est quant à elle en détention depuis octobre 2023 pour ne pas s’être enregistrée en tant qu’« agent de l’étranger » comme l’exigent les autorités russes.
Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme Volker Türk a dénoncé ce mardi « les attaques continues contre la liberté d’expression » et « la criminalisation du journalisme indépendant » en Russie, invitant le Kremlin à « immédiatement cesser » ses attaques contre les médias.