L’achat de cocaïne vire au cauchemar pour un étudiant montpellierain, séquestré et extorqué
Mardi 7 mai, deux hommes ont été jugés pour « enlèvement, séquestration, extorsion par violence, menace ou contrainte et violence aggravée » par le tribunal correctionnel de Montpellier pour avoir fait vivre un véritable cauchemar à un étudiant une semaine plus tôt.
Un véritable cauchemar. Dans la nuit du 31 mars au 1ᵉʳ avril, un étudiant de 19 ans vivant à Montpellier a reçu la « visite » de son revendeur de cocaïne, venu devant son domicile en voiture. Accompagné d’un ami, celui-ci lui a demandé de monter à bord du véhicule pour aller jusqu’à la station-service. La réalité, c’est que son dealer lui a tendu un guet-apens et l’a enlevé pour le conduire à Béziers, comme le raconte « Midi Libre ».
Dans la voiture, le dealer a commencé à rouer son client de coups. Celui-ci a alors sorti un couteau pour se défendre, mais le revendeur a retourné l’arme contre l’étudiant, qui a été blessé à la main. La main en sang, celui-ci a tenté de tirer le frein à main. Mais le conducteur a brandi une arme (factice) sur le passager. « J’ai pris la première chose que j’ai trouvée, j’étais fâché qu’ils se battent avec un couteau », a-t-il ensuite expliqué à la barre du tribunal de Montpellier.
Des menaces par SMS juste avant l’audience
Une fois à Béziers, le dealer a séquestré son client dans un appartement et l’a forcé à lui donner ses codes de carte bancaire. L’étudiant a alors appelé son père en lui demandant de lui virer 10 000 euros sur son compte bancaire « pour une raison de vie ou de mort ». Celui-ci a rapidement coopéré et un premier virement de 3 500 euros est arrivé sur le compte du dealer. Au tribunal, le chauffeur a toutefois osé affirmer que le jeune homme « n’était pas en stress ». « Il mangeait des bonbons », s’est-il exclamé.
Le jeune homme a finalement été relâché et récupéré par son père, qui l’a poussé à porter plainte. Seulement, quelques heures avant l’audience, le jeune homme a songé à se rétracter. En cause, un SMS indiquant : « On espère pour toi qu’ils vont pas prendre beaucoup (sic). Comme la mort, on n’oublie personne » reçu sur son téléphone portable. L’étudiant s’est finalement simplement résigné à ne pas venir et à laisser son père raconter cette « nuit apocalyptique ».
À lire aussi Le calvaire de la petite Harmony : son père meurtrier condamné à la prison à vie
Au tribunal, le dealer a d’abord parlé d’une « dette » liée à la cocaïne avant de reconnaître à demi-mot le motif crapuleux de son geste : « Ce gamin a trop parlé de la situation de son père, il a voulu trop briller. » Accusé d’« enlèvement, séquestration, extorsion par violence, menace ou contrainte, violence aggravée et acte d’intimidation pour déterminer une victime à ne pas porter plainte ou à se rétracter », il a été condamné à 4 ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Montpellier. Son complice a pris 18 mois ferme.