Kim Ki Nam, ancien maître de la propagande de Corée du Nord, est mort à 94 ans
Kim Ki Nam est considéré comme l’architecte du culte de la personnalité instauré autour de la dynastie Kim, au pouvoir en Corée du Nord
Kim Ki Nam, à Séoul le 21 août 2009.
Pyongyang – Kim Ki Nam est considéré comme l’architecte du culte de la personnalité instauré autour de la dynastie Kim, au pouvoir en Corée du Nord
La Corée du Nord pleure un acteur incontournable de la dynastie Kim. Ancien chef de la propagande du pays, Kim Ki Nam est décédé mardi à l’âge de 94 ans, a annoncé ce mercredi l’agence officielle KCNA.
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un s’est recueilli en silence tôt mercredi matin devant le cercueil « avec une amère douleur face à la perte d’un révolutionnaire vétéran qui est resté d’une loyauté sans faille » au régime, a rapporté KCNA. Hospitalisé depuis 2022, il est mort en raison de son grand âge et d’un « dysfonctionnement de plusieurs organes », a précisé l’agence.
Des études en Union soviétique
Kim Ki Nam est surtout connu pour avoir dirigé le Département d’agitation et de propagande de la Corée du Nord de 1989 à 2017, après avoir été le rédacteur en chef du journal d’Etat Rodong Sinmun dans les années 1970. Il a également été vice-président du Parti des travailleurs de Corée (PTC, au pouvoir), et ambassadeur à Pékin dans les années 1950.
Après des études en Union soviétique, il avait commencé sa carrière sous Kim Il-sung, au pouvoir à Pyongyang depuis la fin de l’occupation japonaise en 1948 jusqu’à sa mort en 1994, et était considéré comme un proche ami de son fils et successeur Kim Jong-il (1994-2011), le père de Kim Jong-un.
Il était l’auteur des principaux slogans du régime et des discours de ses dirigeants. Il est aussi considéré comme l’architecte du culte de la personnalité instauré autour de la dynastie Kim, qui dirige la Corée du Nord d’une main de fer depuis trois générations. Il avait activement soutenu la transmission héréditaire du pouvoir de Kim Il-sung vers Kim Jong-il, puis vers Kim Jong-un. La famille Kim est vénérée quasi religieusement en Corée du Nord comme la « Lignée Paektu », du nom de la plus haute montagne du pays, officiellement le lieu de naissance de Kim Jong-il.
« L’équivalent nord-coréen de Paul Joseph Goebbels »
Kim Ki Nam « est l’équivalent nord-coréen de Paul Joseph Goebbels », le chef de la propagande nazie, a affirmé Ahn Chan-il, chef de l’Institut mondial pour les études nord-coréennes à Séoul. « On peut dire avec certitude que toutes les stratégies de propagande et d’agitation de la dynastie Kim ont germé dans son cerveau », a ajouté ce chercheur, ancien transfuge nord-coréen.
KCNA l’a décrit mercredi comme « un vétéran de notre parti et de la révolution, un théoricien prestigieux et un activiste politique de premier plan ». Il était depuis 2016 sous le coup de sanctions du département du Trésor des Etats-Unis, en même temps que Kim Jong-un et d’autres dirigeants, « pour leurs liens avec les violations notoires des droits humains en Corée du Nord ». Après son départ à la retraite, le rôle de grand chef de la propagande du régime avait finalement été dévolu à la puissante sœur de Kim Jong-un, Kim Yo Jong, en 2018.
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