JO Paris 2024: Marseille l’olympique, formidable terre de Jeux
Colette Cataldo, figure incontournable du paysage footballistique phocéen et fondatrice du club de supporteurs des Dodger’s, a reçu la flamme olympique de l’ancien joueur de l’OM Basile Boli lors du relais, jeudi, à Notre-Dame-de-la-Garde, à Marseille.
Des Jeux bien lancés. Mercredi soir, Marseille a chanté, sauté, dansé, perdu la voix avec Alonzo et Soprano. Juste à côté du Belem , qui a eu bien du mal à se remettre de ses émotions et à trouver le sommeil après douze jours de traversée. Jeudi matin, le Vieux-Port démonte les installations et regarde s’envoler les cotillons d’une soirée de fête au cours de laquelle les vagues des spectateurs qui entraient ou quittaient les lieux s’engouffraient et refluaient dangereusement dans la Canebière quand, à Notre-Dame-de-la-Garde, Basile Boli lance la première étape du relais de la flamme (« Ça fait battre le cœur et c’est fantastique, c’est la flamme olympique, le symbole du vivre ensemble, de tout ce qu’on peut espérer dans le monde »).
À l’arrivée du premier segment, place Estrangin-Pastré, au carrefour de la rue Paradis, cela ressemble à une étape du Tour de France. Sans la caravane et ses « goodies ». Mais avec des véhicules aux couleurs des partenaires. Et la distribution de petits drapeaux tricolores, comme les grands soirs au Stade de France. Sur le bord de la route, le plaisir de l’attente partagée. Les discussions qui s’installent, rebondissent. « J’aurais aimé que Zidane allume la flamme », assure une spectatrice.
L’allumage du chaudron
La rumeur précède la flamme, l’accompagne, déclenche des applaudissements. Le passage furtif offert, quelques secondes grappillées, petits plaisirs éphémères. Clic-clac, c’est dans la boîte. Le premier segment bouclé s’efface. La place s’apprête à retrouver son calme. Le deuxième est dans les starting-blocks. Au Palais du Pharo, une haie d’honneur attend les relayeurs. Toujours sous bonne escorte, avec un imposant cortège de motos, vélos, trottinettes et voitures.
« Cela fait partie des Jeux. On a dit depuis le début de ce projet que la sécurité était la première condition, qu’on ne pourrait rien faire sans pouvoir garantir la sécurité. Il y a un dispositif de sécurité important, à la mesure de l’ambition de ces Jeux. On a envie que ça se passe bien. Merci aux forces de l’ordre de se mobiliser pour garantir cette sécurité », résume Tony Estanguet, le président de Paris 2024, qui assure, au sujet des manifestations pouvant venir perturber le voyage de la flamme : « Je suis à peu près sûr que ça va être le cas. C’est toujours le cas, ce sera le cas aussi dans notre pays. Il faut accepter cela, calmement, sereinement. Même si de temps en temps on considère que ce n’est pas le lieu pour porter des revendications et défendre des causes qui n’ont rien à voir avec les Jeux, on peut comprendre pourquoi certains sont tentés de le faire au regard de la caisse de résonance que cela leur offre. Il faut garder son sang-froid. »
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Peu avant midi, la foule se masse devant l’hôtel de ville pour assister au passage de témoin en face d’un parterre de figures politiques et sportives : le maire de Marseille, Benoît Payan, Tony Estanguet, mais aussi et surtout Didier Drogba, déjà présent mercredi sur le Vieux-Port pour l’arrivée de la flamme olympique et annoncé en début de soirée au Vélodrome avec Jean-Pierre Papin, Éric Di Meco et Soprano pour l’allumage du chaudron. La vue de l’ancien footballeur international et joueur de l’OM provoque un véritable attroupement, empêchant provisoirement le passage du cortège escortant la torche et nécessitant l’intervention des forces de l’ordre pour contenir les spectateurs.
Au terme d’une longue attente, le tout sous un ciel largement ensoleillé, la danseuse Maryam Kaba fait finalement son apparition, transmettant le flambeau à Matthieu Gudet, décathlonien et engagé chez les marins-pompiers de Marseille. La foule, toujours captivée par la présence de Drogba, ne bouge pas d’un iota malgré le départ du jeune militaire pour poursuivre le relais de la flamme, contraignant l’organisation de l’événement à faire confiner l’ex-avant-centre à l’intérieur de la mairie pour faire disperser l’assemblée.
L’incontournable Colette Cataldo
Plus discrète mais pas moins acclamée, Colette Cataldo est également présente sur scène. Figure incontournable du paysage footballistique marseillais et connue pour avoir créé le club de supporteurs des Dodger’s, logé dans le virage nord du Vélodrome, cette grande dame de 83 ans a été l’une des premières porteuses de la flamme à Marseille ce jeudi matin. Peu après 8 heures, cette fan de l’OM « depuis une soixantaine d’années » a eu la joie de relayer la flamme pendant 200 mètres avant de la confier à Marion Duclos Mailaender.
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« J’ai été émue parce qu’à mon âge, tout le monde ne peut pas porter la flamme olympique. On est favorisés ici, notre ville est à l’honneur depuis quelques jours », déclare-t-elle au Figaro peu après son relais. « Je suis très contente d’avoir participé à cet événement. Espérons que les Français gagnent beaucoup de médailles aux Jeux », poursuit-elle, affichant au passage son soutien inconditionnel envers son équipe fétiche en vue du match devant l’opposer dans la soirée à l’Atalanta Bergame. « Et que l’OM gagne ! »
Durant ces deux jours de fête, Marseille a vu défiler des sportifs célèbres (Tony Parker, Pascale Trinquet-Hachin, Frédérick Bousquet, Fabien Gilot…), le premier relais collectif européen et de nombreux anonymes, le parc de la Moline (ses ateliers de mains d’enfants peintes aux couleurs olympiques et ses stands sportifs) n’avait jamais vu autant de monde. Le relais des Jeux de Paris 2024 a pris des coups de soleil, fait le plein de sourires (comme sur le Tour) et se souviendra des deux premières journées de Marseille l’olympique, qui porte bien son nom…