Jean-Louis Thiériot : « La direction de Sciences Po s’est couchée »
Le député les Républicains s’inquiète. En particulier la dérive antisioniste de Sciences Po où le débat ne parvient plus à trouver sa place. L’État doit, selon lui, agir et s’en prendre au porte-monnaie de l’école de la rue Saint-Guillaume.
Le Point :Comment vous, ancien élève de Sciences Po, en êtes-vous arrivé à vouloir que l’État touche l’école au porte-monnaie ?
Jean-Louis Thiériot :Ce qui se passe est extrêmement inquiétant. Lorsque j’y étais étudiant, il pouvait y avoir des débats vifs, tendus, mais jamais je n’ai vu des étudiants juifs refoulés d’une conférence parce que juifs, comme cela a eu lieu. On ne bloque pas une école quand on n’est pas d’accord, on débat ! Sciences Po est un très bel établissement qui est désormais souillé. L’image est catastrophique.
La direction a tenté de calmer le jeu en levant les sanctions contre les étudiants bloqueurs et en organisant une réunion, baptisée « town hall ». Vous ne pensez pas que c’était la bonne solution ?
La direction est en cause, elle s’est couchée. Elle a accepté de discuter avec ces gens, alors qu’ils ne méritent que le conseil de discipline. Il y a tout au plus 200 étudiants en cause, ils sont fautifs, ils ont bloqué l’école, donc on les vire, point. À la fin, il n’y a que la trique, et la trique, c’est de toucher au budget. Ce qu’a fait Valérie Pécresse est parfait [La présidente de l’Île-de-France a suspendu ses financements à Sciences Po, NDLR], mais ça ne suffit pas. Il faut que l’État fasse de même pour que les choses bougent. Je reprends les termes de Maurice Druon, éphémère ministre de la Culture, qui avait dit en 1974 : « Ceux qui viennent [à la porte de ce ministère] avec une sébile dans une main et un cocktail Molotov dans l’autre devront choisir ! »
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Vous déposez une proposition de résolution, et non de loi, qui aurait le mérite d’être contraignante. Pourquoi ?
Il faut une loi de finance pour traiter une telle question, c’est pourquoi je dépose une proposition de résolution. Si elle est votée, les établissements d’enseignement supérieur sous statut ne pourront plus recevoir de subventions publiques tant qu’ils n’auront pas pris les sanctions qui s’imposent contre les étudiants coupables d’apologie du terrorisme, de propos antisémites ou de volonté d’éradiquer un pays. J’espère que la majorité Renaissance la soutiendra, car je pense qu’il n’y a pas de clivage politique sur cette question §