Italie : des centaines de manifestants font le salut fasciste à Milan, une enquête ouverte
Des centaines de manifestants ont défilé torche à la main pour rendre hommage à un militant néofasciste, lundi 29 avril à Milan, en Italie.
Ce lundi 29 avril 2024, des centaines de manifestants ont rendu hommage à un militant néofasciste tué en 1975, à Milan en Italie. Après une marche au flambeau, ils ont tendu le bras à plusieurs reprises, effectuant le salut fasciste. Le parquet de Milan a ouvert une enquête.
Les fantômes du passé refont surface. Les rangs sont serrés. Cinq personnes par ligne, pas une de plus. Ils sont des centaines. Plus d’un millier. En tête, une banderole noire est déployée, on y lit « onore ai camerati caduti ». Comprendre « honorez les camarades tués au combat ». Arrivés au bout de leur parcours, tous se mettent au garde à vous et, en criant « présent ! », effectuent le salut fasciste.
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Lundi 29 avril 2024, Milan avait des allures d’années 20. En Italie, des centaines de personnes ont rendu un hommage à Sergio Ramelli, membre du Front de la Jeunesse, organisation du parti néofasciste Mouvement social Italien (MSI). Sergio Ramelli est mort le 29 avril 1975, tué par des militants d’extrême gauche. Le MSI avait été fondé en 1946 après l’interdiction du Parti national fasciste de Mussolini par des partisans du dictateur.
Le parti a disparu en 1995. Giorgia Meloni, Première ministre italienne, a milité au MSI de 1992 à 1995. Début janvier, elle avait été pointée du doigt pour ne pas avoir condamné un autre rassemblement néofasciste de ce type.
Deux enquêtes ouvertes
Le procureur de Milan a ouvert une enquête, rapporte l’agence de presse italienne ANSI, relayée par Le Parisien . Un autre rassemblement a attiré l’œil de la justice. Samedi 27 avril, au cimetière de Milan, une cinquantaine de militants ont célébré la République sociale italienne, nom de l’État dirigé par Benito Mussolini entre 1943 et 1945.
Pour autant, le salut fasciste, ou salut romain, n’est pas systématiquement synonyme de condamnation. Si en janvier 2024 la Cour suprême de cassation italienne a décidé qu’effectuer le geste pouvait être puni par la loi, il faut « prendre en compte le danger concret de réorganisation du parti fasciste dissous ».