Industrie automobile: Le Maroc roule vers l'avenir
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Au fil des années, le Maroc a méticuleusement tissé une toile de stratégies industrielles intégrées visant à propulser l’industrie automobile en tant que secteur pivot capable de propulser le développement industriel du pays, a affirmé le Centre égyptien des études stratégiques dans une récente analyse.
Ce faisant, le Royaume a entrepris plusieurs actions décisives pour éliminer les obstacles aux investissements étrangers, en s’attaquant notamment à la corruption, à la bureaucratie, et en développant les infrastructures, faisant ainsi du Maroc une destination privilégiée pour les entreprises européennes et asiatiques opérant dans ce domaine, souligne l’auteure de l’analyse, Basant Jamal.
Selon la chercheuse, l’industrie automobile est désormais au cœur de la stratégie de croissance du Maroc, jouant un rôle clé dans la stimulation de l’économie, la création de revenus d’exportation, la réduction du déficit commercial tout en établissant de nouveaux partenariats et en créant des emplois. Son tissu industriel compte plus de 250 fournisseurs de pièces automobiles et deux constructeurs, Renault et Stellantis, contribuant ainsi à asseoir son leadership régional.
En outre, le secteur de l’exportation automobile est particulièrement prometteur, dépassant même l’industrie du phosphate pour devenir la principale industrie d’exportation du pays. Les exportations liées à l’automobile ont atteint environ 141,7 milliards de dirhams en 2023, enregistrant une croissance annuelle de 27%.
Le Maroc exporte principalement vers l’Union européenne, en particulier la France, l’Espagne, l’Italie et l’Allemagne, ce qui en fait un maillon essentiel et concurrentiel entre l’Afrique et l’Europe dans la chaîne d’approvisionnement automobile. En conséquence, le pays est classé premier en Afrique du Nord, deuxième sur le continent africain et troisième parmi les pays arabes en termes de ventes de voitures jusqu’en 2023.
La forte capacité de production et d’assemblage de 700.000 voitures a grandement contribué à cette position d’exportateur majeur, avec des projets visant à atteindre une production annuelle d’un million de voitures d’ici 2025. Pour ce faire, le Maroc renforce la localisation de l’industrie automobile en élargissant les activités industrielles, en développant les chaînes de valeur et d’approvisionnement, en stimulant le développement technologique et en diversifiant les marchés d’exportation.
Le pays possède désormais 10 systèmes industriels liés à l’automobile, notamment dans les fils électriques, les batteries, les sièges et les pneus, dans le but de créer une voiture marocaine à 100 %. Le Royaume est également un aimant pour l’investissement direct étranger, attirant de nombreuses entreprises automobiles mondiales.
La chercheuse rappelle en ce sens que Lear, une entreprise américaine, gère onze sites de production au Maroc, tandis que le groupe chinois CITIC Dicastal a construit une usine dans le pays avec un investissement de 400 millions de dollars. Sumitomo, une société japonaise, a annoncé la construction de neuf usines supplémentaires d’ici 2028. Renault possède deux usines au Maroc, dont l’une à Tanger est la plus grande d’Afrique, produisant 287.000 voitures. Stellantis, de son côté, a ouvert une usine au Maroc en 2019 et investi 300 millions de dollars en 2022 pour doubler sa capacité de production.
En parallèle, le Maroc vise à devenir un centre de fabrication automobile en orientant la production vers des composants complexes à forte valeur ajoutée, visant un taux de localisation de 80% d’ici 2030. Le pays a produit sa première voiture entièrement locale en 2023, renforçant ainsi la marque « Made in Morocco ».
Par ailleurs, le Maroc se positionne pour l’avenir en se concentrant sur les voitures électriques et autonomes, avec une capacité de production actuelle de 40.000 voitures électriques par an, visant à atteindre 100.000 d’ici 2025. Les ventes de voitures électriques au Maroc devraient augmenter, passant de 1.164 voitures en 2023 à 2.674 en 2028.