Gerda Bormann, la "parfaite épouse nazie"
Gerda Bormann (en haut) à Berghof en 1939.
Gerda Bormann, la femme du secrétaire particulier d’Hitler, sera l’exemple du Lebensborn, un programme invitant tout SS à avoir au moins quatre enfants.
Fille de Walter Buch, juge suprême du NSDAP (Parti national-socialiste), cette femme blonde aux cheveux nattés, jamais maquillée et arborant fièrement le costume traditionnel bavarois, va donner dix enfants à son mari. En épousant Martin Bormann, en 1929, elle sait qu’elle lie sa vie à un accro au sexe et coureur invétéré. Elle ne lui reprochera jamais ses infidélités.
Cette “enfant pur jus du parti”, comme le dit son mari, s’inquiète de la baisse de la natalité dans une Allemagne saignée par les guerres et défend le Lebensborn, ce programme qui invite tout SS à avoir au moins quatre enfants, au sein ou en dehors du mariage. Elle donne l’exemple.
Mère de dix enfants, elle a une obsession : rendre son ventre “disponible”
Quand Bormann tombe amoureux de l’actrice Manja Behrens, elle l’encourage à lui faire un enfant. “Il faudra que tu veilles à ce [qu’elle] ait un enfant une année, et moi l’année suivante, de telle sorte que tu aies toujours une femme sous la main”, lui écrit-elle. Elle rêve d’organiser un plan de reproduction pluriannuel en tirant profit de l’alternance des ventres “disponibles”.
Cette idée de polygamie n’est pas nouvelle dans l’idéologie nazie. Dans sa réponse, Bormann note d’ailleurs que “le Führer est exactement du même avis”. Pourtant, cette tentative de ménage à trois tournera court, l’actrice préférant reprendre sa liberté.
Proche d’Eva Braun et appréciée d’Hitler
Proche d’Eva Braun, Gerda est une habituée du Berghof où “oncle Adolf” ne manque jamais de lui offrir un bouquet de roses rouges pour son anniversaire. Elle lui restera fidèle jusqu’au bout. Le 25 avril 1945, elle se trouve à Berchtesgaden quand les avions alliés bombardent le Berghof. Elle s’enfuit avec ses enfants dans un car scolaire sur lequel elle a fait peindre une croix rouge.
Arrêtée par les Britanniques, elle mourra en 1946, à 36 ans, d’un cancer sans savoir ce qu’était devenu son mari, vraisemblablement tué dans les derniers combats de Berlin en ruines.
➤ Article paru dans le magazine GEO Histoire n°74, Le nazisme et les femmes, de mars-avril 2024.
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