Gaza: ce que contient l'accord de trêve proposé au Hamas
Une proposition de cessez-le-feu dans la bande de Gaza a été présentée au Hamas, prévoyant une cessation des hostilités pendant 40 jours associée à la libération d’otages et de prisonniers.
Un accord de trêve à Gaza a été proposé au Hamas. Il prévoit un cessez-le-feu de 40 jours, contre la libération d’otages israéliens retenus à Gaza et de milliers de prisonniers palestiniens détenus en Israël. L’accord prévoit également le retour des déplacés à l’intérieur de la bande de Gaza. Des centaines de milliers de Palestiniens ont dû quitter le nord pour s’entasser dans la ville de Rafah au sud. Ils seraient donc autorisés à regagner leur domicile très rapidement.
Les Israéliens voulaient 40 otages pour 40 jours de trêve. Ils réclamaient la libération des femmes, civiles et militaires et des hommes de plus de 50 ans ou des hommes en mauvaise santé. Mais selon le site d’information américain Axios, le Hamas a fait savoir qu’il ne détenait pas 40 otages répondant à ces critères, mais seulement 20. D’après les médias israéliens, le cabinet de guerre qui dirige le pays a autorisé les négociateurs à signer un accord qui prévoit moins d’otages libérés. Le chiffre de 33 otages a été avancé par les Anglais, ce qui représenterait un tiers de la centaine d’otages encore vivants.
De la fumée s’échappe au-dessus de Khan Younès, dans la bande de Gaza, le 15 février 2024
Les Américains qualifient la proposition israélienne d’extrêmement généreuse. Pour la première fois, les Israéliens acceptent d’évoquer un cessez-le-feu durable. Jusqu’à présent, ils n’acceptaient de parler que d’une trêve limitée alors que le Hamas réclamait un arrêt définitif des combats. Pour la première fois aussi, les Israéliens ont accepté l’idée de négocier un cessez-le-feu durable.
Benjamin Netanyahu inculpé par la Cour pénale internationale?
L’accord prévoit deux phases. La première d’une trentaine de jours où auraient lieu les libérations des premiers otages, des prisonniers palestiniens, et le retour des déplacés. Puis une deuxième phase qui commencerait dans un mois et pendant laquelle pourrait être négocié un arrêt définitif des combats. Ce qui ne veut pas dire que l’on obtiendra ce cessez-le-feu définitif, mais que pour la première fois, Israël accepte d’en parler.
Ce sont les Égyptiens et les Américains qui ont négocié cet accord. Le patron des services secrets égyptiens Abbas Kamel s’est rendu en Israël le week-end dernier. Avec le patron de la CIA, Bill Burns, ils ont négocié tous les détails de cet accord. Puis lundi, ils sont rentrés au Caire pour soumettre le texte au Hamas.
Alors que la réponse du Hamas est donc très attendue, pendant ce temps, la Cour pénale internationale s’apprête à délivrer un mandat d’arrêt contre Benyamin Netanyahu, le Premier ministre israélien.
C’est imminent, d’après la presse américaine. Le tribunal de La Haye va demander son arrestation, ainsi que celle de son ministre de la Défense Yaev Gallant et du chef d’état-major de l’armée. La CPI leur reproche une réponse excessive à Gaza après les événements du 7 octobre et d’avoir empêché l’arrivée de l’aide humanitaire. Les responsables israéliens auraient violé l’article 8 de la convention de Genève, qui dispose que c’est un crime de guerre de causer intentionnellement de grandes souffrances.
Concrètement, cette décision n’aura pas de conséquence immédiate parce qu’Israël ne reconnaît pas la Cour pénale internationale et ne va donc pas livrer ses dirigeants. Mais symboliquement et politiquement, c’est un coup dur pour Benjamin Netanyahu qui va se être le seul dirigeant en exercice inculpé par la justice internationale. Le seul avec Vladimir Poutine.