Fred Dewilde, dessinateur et rescapé de l’attentat du Bataclan du 13 Novembre, a mis fin à ses jours
« Le soldat Fred est tombé aujourd’hui et nous sommes ses héritiers », écrit sa famille dans un communiqué publié ce mardi 7 mai. LP/Laura Wojcik
« Il disait qu’une partie de lui était morte ce soir-là», selon les mots de ses proches. Le dessinateur Fred Dewilde, rescapé de la fosse du Bataclan lors des attentats sanglants du 13 novembre 2015, s’est suicidé dimanche, a indiqué sa famille ce mardi dans un communiqué transmis àl’association d’aide aux victimes Life for Paris, dont il était membre.
L’auteur de plusieurs BD sur son histoire a mis fin à ses jours, « terrassé par la violence de ses traumas contre lesquels il luttait sans relâche avec tant de courage, de talent et de générosité depuis ce soir funeste », déroulent ses proches dans le communiqué.
« Sous ses airs de colosse bourru, Fred était un roc doux et sensible, une oreille attentionnée, un observateur affûté et toujours des bras immenses grand ouverts dans lesquels tout cÅ“ur saignant trouvait réconfort », se remémore son entourage. « Il partageait avec tant d’authenticité, son expérience sans tabou, sa foi en la tolérance et son refus de toutes formes de haine », poursuivent-ils.
« À travers tout ce qu’il a partagé avec nous, Fred continuera ànous indiquer la voie àsuivre : combien l’attention àl’autre panse les plaies, combien la parole libère, combien le respect de l’autre résout les maux, combien la fraternité fait la force. Dans ce monde chargé de conflits, son héritage est un combat. Le soldat Fred est tombé aujourd’hui et nous sommes ses héritiers », conclut sa famille.
L’équipe du Parisien l’avait rencontrée pour réaliser son portrait en vidéo en 2021. Nous avions échangé sur le stress post-traumatique dont était atteint ce père de trois enfants, mais aussi sur sa lente reconstruction, qui passait par le dessin. « Quand j’ai commencé à redessiner après le Bataclan, ça a été pour dessiner les scènes dans la fosse. C’est un exutoire, une psychanalyse », racontait-il à l’époque.