Envoi de troupes en Ukraine : Salvini dit à Macron d’aller « se faire soigner »
Matteo Salvini a surmonté début avril une motion de défiance déposée au parlement par l’opposition reprochant à La Ligue de ne pas avoir coupé les ponts avec Vladimir Poutine. Reuters/Alessandro Bianchi
Des soldats occidentaux en Ukraine face à la Russie ? Matteo Salvini, vice-chef du gouvernement italien, a vivement conspué mercredi cette proposition faite par Emmanuel Macron, estimant qu’il devait « se faire soigner ».
Coutumier des déclarations à contre-courant de la politique pro-Kiev de la Première ministre Giorgia Meloni, le chef de La Ligue (extrême droite) réagissait devant des journalistes aux récentes déclarations d’Emmanuel Macron et de l’ancien président du Conseil italien Mario Monti, selon qui il pourrait être « nécessaire », à terme, d’envoyer des soldats en Ukraine.
«Ã‚ Ils doivent se faire soigner », a lâché ce proche allié de Marine Le Pen. « Ceux qui sont de cet avis et le disent comme si c’était quelque chose de normal, et cela vaut pour Macron comme pour Monti, sont dangereux ». « S’ils ont tellement envie de se battre, alors qu’ils aillent en Ukraine, demain, ils les attendent », a-t-il ajouté.
En mars, déjà, il avait accusé Emmanuel Macron de « représenter un danger pour notre pays et notre continent ».
Un admirateur de la Russie de Poutine
Matteo Salvini a en revanche salué le discours du président russe Vladimir Poutine lors de son investiture mardi au Kremlin : « Hier, Poutine a, entre autres, invité au dialogue et j’espère que 2024 sera l’année de la paix, pas des soldats partis mourir en Ukraine. »
Matteo Salvini a surmonté début avril une motion de défiance déposée au parlement par l’opposition reprochant à La Ligue de ne pas avoir coupé les ponts avec Vladimir Poutine et son parti Russie unie après l’invasion russe en Ukraine.
Admirateur de longue date de Vladimir Poutine, il avait signé le 6 mars 2017 un accord de cinq ans avec Russie unie, qui s’est renouvelé automatiquement en 2022. S’il a condamné l’invasion russe de son voisin, il a aussi tenu des propos controversés sur la réélection de Vladimir Poutine (« Quand un peuple vote, il a toujours raison ») ou la mort en prison d’Alexeï Navalny, principal opposant au président russe, estimant qu’il revenait « aux médecins et aux juges » russes de faire la lumière sur les circonstances de son décès.
Invité à réagir aux propos de Matteo Salvini, le chef de la diplomatie Antonio Tajani, lui aussi vice-président du conseil, s’est contenté de rappeler que Rome n’avait pas l’intention d’envoyer de soldats en Ukraine.
Pour l’eurodéputé de La République en marche Sandro Gozi, « Salvini est très inquiet pour son avenir au gouvernement, au point de saisir toutes les occasions pour devenir le porte-parole du Kremlin ».
La Ligue, alliée au niveau européen au Rassemblement national français et à l’AfD allemande, est en perte de vitesse et créditée de 8 à 8,5 % des intentions de vote aux européennes de juin.