Environnement: le Parc naturel régional des boucles de la Seine Normande sous étroite surveillance
Les patrouilleurs de Brotonne feront leurs contrôles deux fois par semaine pendant la saison estivale. #PRESSE30
Fondé en 1974, le Parc naturel régional des boucles de la Seine Normande s’étend sur 89 700 hectares. Fleuron de la Normandie, il compte 77 communes dans l’Eure et la Seine-Maritime et est traversé par des axes majeurs. Il comporte surtout des sites naturels remarquables donc fragiles comme le marais vernier ou encore la presqu’île de Brotonne avec ses tourbières protégées. C’est sur ce site que l’État a décidé de lancer une expérimentation dans le cadre du Plan national santé environnement (PNSE) avec la mise en place des « Patrouilleurs de Brotonne », une cellule de lutte contre les atteintes à l’environnement (CeLEA) de la gendarmerie nationale avec pour mission, la prévention, les contrôles et si nécessaire la répression.
Le 13 février dernier, la préfecture de Normandie avait réuni la gendarmerie nationale, l’Office national des forêts (ONF), l’Office français pour la biodiversité (OFB), le Parc naturel régional des boucles de la Seine Normande, des gardes champêtres, des élus et le procureur de la République « pour additionner les compétences dans une coordination afin de couvrir le terrain. Ici, nous avons voulu aller plus loin », a indiqué Jean-François Albertini, préfet de la Seine-Maritime et de la Normandie lors d’un déplacement sur le site ce mardi 30 avril.
Les gendarmes ont déployé une unité « composée de seize gendarmes réservistes formés spécialement au droit de l’environnement sous les ordres d’enquêteurs. Par roulement, ils effectuent des rondes une fois par semaine et à partir de mai, deux fois par semaine dont une le week-end lors des plus fortes fréquentations du public. Le but est d’abord l’information et la prévention auprès des usagers, puis le traitement des infractions contre l’environnement qui peuvent être très diverses comme les dépôts sauvages, la pêche illégale, les brûlages, les engins motorisés interdits et aussi la surfréquentation qui n’est pas un délit, mais qui fragilise ces espaces », a détaillé le préfet.
Des stages de remise en état écologique
Ces investigations peuvent mener à identifier « des comportements plus graves jusqu’à des filières de délinquance très lucrative. Ces patrouilleurs a qui on doit le même respect que les autres membres des forces de l’ordre seront donc amenés à dresser des procès-verbaux, voire saisir la justice qui aura des réponses graduées comme la confiscation de motos, des travaux d’intérêt général (TIG), des stages de remise en état écologique. Certains pourront se retrouver devant le tribunal correctionnel pour être condamnés à une lourde amende ou une peine de prison », a complété Frédéric Teillet, le procureur de la République. Un point sera effectué après la saison estivale et ce dispositif « a vocation à être reproduit sur d’autres sites dès que nous aurons tiré les enseignements », a conclu Jean-François Albertini.
À pied ou à VTT, les gendarmes réservistes de la CeLEA ont déjà effectué neuf patrouilles dans la Presqu’île de Brotonne. Ils sont affectés à la brigade de la commune de Rives-en-Seine (Seine-Maritime), comme le brigadier Audrey Daubresse de la compagnie de Rouen : « Je suis gendarme réserviste depuis un an. Mon père était gendarme et j’ai habité en brigade. Mon métier dans le civil est responsable qualité et gestion des risques dans l’industrie. J’ai toujours eu une fibre pour la protection de la nature. C’est pourquoi, je me suis portée volontaire. J’ai été formée par l’OFB sur les diverses infractions liées à l’environnement et sur les procédures. On nous demande par exemple de constater les dépôts sauvages, prendre des photos et relever des indices, mais surtout d’aller à la rencontre des promeneurs pour expliquer les raisons de notre mission ».