EN IMAGES. Travailleurs épuisés, récoltes détruites… l’Asie étouffe sous une vague de chaleur
Un fermier montre du maïs détruit par la sécheresse, le 25 avril 2024, dans la province de Nueva Ecija, aux Philippines.
L’Asie est frappée par une vague de chaleur insupportable. Des milliers d’écoles ferment, des personnes restent confinées chez elles… Ce mardi 30 avril 2024, des millions d’habitants subissent des conditions « sévères », selon les autorités thaïlandaises.
Bangkok, Manille, Chauk, tout le monde suffoque. À travers toute l’Asie du Sud et du Sud-Est, des millions de personnes étouffent. Une vague de chaleur extrême frappe de plein fouet plusieurs pays. Des milliers d’écoles ferment leurs portes aux Philippines. Au Cambodge, en Birmanie, au Vietnam, en Inde et au Bengladesh, les autorités prévoient des températures au-dessus de 40 degrés.
Les ruines de l’ancienne ville submergée de Pantabangan, dans la province de Nueva Ecija aux Philippines, refont surface avec la chute du niveau de l’eau due aux températures.
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Les mois qui précèdent la saison des pluies sont naturellement plus chauds. Mais cette année, « le changement climatique provoque des vagues de chaleur plus fréquentes, plus intenses et plus longues », selon les experts, rapporte l’AFP. Le phénomène météorologique El Niño joue un rôle cette année, a déclaré à l’AFP Milton Speer, météorologue et chercheur à l’Université de technologie de Sydney.
Une tigresse blanche indienne se rafraîchit dans l’étang de son enclos, au parc zoologique de Kamla Nehru, en Inde, le 29 avril 2024.
Des personnes particulièrement touchées
La chaleur extrême touche davantage les enfants, les personnes âgées et les personnes souffrant de maladies ou de handicaps préexistants. Et ceux qui vivent dans la pauvreté manquent souvent de solutions de refroidissement à la maison, ou sont contraints de travailler dans des conditions sans protection thermique adéquate. L’Unicef a averti que 243 millions d’enfants dans le Pacifique et en Asie de l’Est sont menacés par les vagues de chaleur.
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Les travailleurs contraints de rester dehors, comme les livreurs à scooter ou les vendeurs de nourriture, essayent de rester à l’ombre et de boire pour tenir dans ces conditions, aggravées par la pollution atmosphérique.
L’urbanisation en partie responsable
D’autres facteurs entrent également en jeu, comme la déforestation qui réduit l’ombre et augmente la surface sèche, et l’urbanisation, où les structures en béton, en verre et en acier absorbent la chaleur plutôt que de la réfléchir.
Un homme distribue du jus gratuitement à Dhaka au Bengladesh le 30 avril 2024.
L’Asie se réchauffe également plus rapidement que la moyenne mondiale, selon l’Organisation météorologique mondiale, une agence de l’ONU.
Des ouvriers réparent un auvent sur un chantier de construction pendant la vague de chaleur le 29 avril 2024, à Manille aux Philippines.
Encore longtemps ?
Au Bangladesh, la chaleur ne devrait pas s’estomper avant jeudi au plus tôt. En Thaïlande, les prévisionnistes ont averti que les pluies annuelles pourraient n’arriver que fin mai soit plusieurs semaines plus tard que la normale. Même lorsque la mousson arrivera, la tendance générale au réchauffement se poursuivra, prédit Milton Speer.
Un bateau de touriste navigue sur le fleuve Mékong avant le coucher du soleil à Phnom Penh le 29 avril 2024 au Cambodge.
«Â Les vagues de chaleur continueront à se produire plus souvent parce que les océans et l’atmosphère se réchauffent progressivement en raison du réchauffement climatique », dit-il, ce qui présente des risques pour les cultures et le bétail, ainsi que pour les humains qui travaillent à l’extérieur.
Un homme transporte un ventilateur sur sa moto, le 30 avril 2024, à Hanoï, capitale du Vietnam.