Délégations du Hamas et d’Israël, médiateurs au Caire… Ce que l’on sait des négociations pour une nouvelle trêve à Gaza
Alors que des négociations doivent s’ouvrir autour d’une possibilité de trêve, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou s’est dit déterminé à mener une offensive terrestre sur Rafah. AFP
Après quasiment sept mois d’une guerre dévastatrice, le Hamas discute ce samedi au Caire, en Égypte, d’une offre de trêve dans le conflit entre le mouvement islamiste palestinien et Israël à Gaza, à l’heure où le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou menace de lancer un assaut à Rafah.
Que contient l’offre de trêve d’Israël ?
L’offre de trêve proposée par Israël comprend une pause de 40 jours de l’offensive israélienne à Gaza, assortie de la libération de prisonniers palestiniens contre celle d’otages enlevés lors de l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre contre Israël, qui a déclenché la guerre.
Depuis cette date, Israël et le Hamas n’ont conclu qu’une seule trêve, fin novembre. Elle avait duré une semaine et permis la libération de 105 otages, dont 80 Israéliens et binationaux, échangés contre 240 Palestiniens détenus par Israël.
Que réclame le Hamas, de son côté ?
Tout en indiquant aller au Caire « dans un esprit positif », le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, a réitéré ses exigences ce vendredi : « un arrêt total de l’agression » israélienne, « le retrait » des forces israéliennes de Gaza et « un arrangement sérieux pour l’échange » d’otages contre des prisonniers palestiniens.
Pourquoi ces négociations promettent d’être difficiles ?
Les demandes formulées par le Hamas vont se confronter au refus ferme d’Israël d’un cessez-le-feu définitif. Benyamin Netanyahou s’est d’ailleurs dit déterminé à mener une offensive terrestre sur Rafah, qui constitue, selon lui, le dernier grand bastion du mouvement islamiste où s’entassent 1,2 million de Palestiniens, la plupart déplacés par la guerre.
« Nous ferons ce qui est nécessaire pour gagner et vaincre notre ennemi, y compris àRafah », a répété cette semaine Benyamin Netanyahou en réaffirmant son intention de lancer cette offensive « avec ou sans accord » de trêve. Pour Hossam Badran, membre du bureau politique du Hamas, les menaces de Netanyahou contre Rafah « visent clairement àfaire échouer toute possibilité d’accord » de trêve.
Qui participe aux négociations ?
Une délégation du Hamas menée par Khalil al-Hayya, numéro deux de la branche politique à Gaza, doit participer aux négociations. Israël doit aussi envoyer sa propre délégation, et a affirmé vouloir le faire seulement en cas d’avancées sur le « cadre » d’un possible échange d’otages contre des prisonniers palestiniens.
Un premier round de négociations devait débuter en début d’après-midi avec « la présence des délégations du Qatar, d’Égypte et des États-Unis », les pays médiateurs, a déclaré un responsable du Hamas sous couvert d’anonymat, en soulignant que plusieurs points restaient encore à régler. Selon le site américain Axios, le chef de la CIA, William Burns, se trouve dans la capitale égyptienne.
Citant une « source de haut rang », Al-Qahera News, un média égyptien proche des renseignements, a indiqué que les médiateurs égyptiens étaient « parvenus à une formule consensuelle sur la plupart des points de désaccord ».
Quelles réactions à l’international ?
Plusieurs instances internationales craignent le lancement d’un nouvel assaut à Rafah. « Une opération militaire à grande échelle à Rafah pourrait conduire à un bain de sang », a prévenu vendredi Tedros Adhanom Ghebreyesus, le chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Les États-Unis, grand allié d’Israël, ont maintes fois manifesté leur opposition au projet. Selon le secrétaire d’État Antony Blinken, Israël n’a présenté aucun plan pour protéger les civils et de ce fait, les États-Unis ne peuvent soutenir une telle opération « car les dommages qu’elle causerait seraient au-delà de ce qui est acceptable ».
Dans le même temps, le secrétaire d’État américain a aussi déclaré que le Hamas était « le seul obstacle entre le peuple de Gaza et un cessez-le-feu ». « Nous attendons de voir si, vraiment, ils peuvent accepter de répondre oui au cessez-le-feu et à la libération des otages », a-t-il affirmé vendredi.