Coqueluche : une maladie en recrudescence, la vaccination indispensable
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La coqueluche fait son retour en France. À Nice, un nourrisson de trois semaines est décédé de cette maladie et trois autres jeunes enfants ont été hospitalisés. Une reprise de la circulation du virus confirmée par Santé publique France. Depuis le début de l’année 2024, une vingtaine de cas groupés ont été rapportés dans huit régions hexagonales contre deux cas groupés en Île-de-France pour l’ensemble de l’année 2023.
«Ã‚ Au premier trimestre 2024, une quinzaine de clusters majoritairement en collectivité (écoles maternelles, primaires, haltes-garderies et maisons maternelles) mais aussi familiaux et totalisant 70 cas ont été signalés àSanté publique France (données non consolidées pour l’année 2024 en cours) », rapporte Santé publique France.
Une toux caractéristique
La coqueluche est une maladie respiratoire due à une bactérie, Bordetella pertussis. Cette maladie, très contagieuse, se transmet par voie aérienne au contact d’une personne malade par les gouttelettes provenant du nez lors d’un éternuement ou de la bouche lors de la toux. La contagiosité est maximum pendant la première semaine. Une personne malade peut en contaminer jusqu’à dix-sept.
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La période d’incubation peut aller de sept jours à trois semaines. La coqueluche se traduit par une faible fièvre avant de se manifester par une toux caractéristique. Si la toux est modérée au début, elle évolue vers de violentes quintes. Comme le souligne Ameli Santé, les accès de toux peuvent provoquer des spasmes et la respiration se complique.
Les patients peuvent avoir un visage bouffi, rouge ou bleuté. Certains patients souffrent également de vomissements conséquents à la toux. Dans certains cas, la toux peut aussi causer l’éclatement des petits vaisseaux autour des yeux. « En fin de quinte de toux, le malade reprend sa respiration par une grande et longue inspiration, accompagnée de l’émission d’un son aigu (appelé chant du coq). Il émet avec difficulté un crachat clair et épais », illustre le site institutionnel.
Un traitement antibiotique
Face à un cas de coqueluche, le médecin conforte le diagnostic avec des examens biologiques. Une fois la maladie confirmée, il prescrit des antibiotiques de la famille des macrolides, qui permettent de réduire la contagiosité et la transmission de la maladie.
Il est déconseillé de donner aux enfants des médicaments antitussifs ou des fluidifiants bronchiques, qui sont inefficaces et peuvent être dangereux. Pour les nourrissons de moins de 3 mois atteints de la coqueluche, l’hospitalisation est systématique afin d’administrer un traitement adapté, de surveiller leur état respiratoire et de limiter le risque de complications.
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Des antibiotiques peuvent également être prescrits aux membres de l’entourage en contact direct avec le jeune patient si la vaccination n’est pas à jour, si des nourrissons ne sont pas vaccinés ou aux femmes enceintes. La coqueluche dure trois semaines en l’absence de traitement, mais seulement cinq jours après le début d’une antibiothérapie efficace.
Un vaccin obligatoire
La vaccination contre la coqueluche est obligatoire pour les nourrissons (depuis le 1er janvier 2018), elle est recommandée chez les enfants nés avant cette date. Pour une efficacité totale, il faut une injection à 2 mois et une à 4 mois, un rappel à 11 mois, un rappel à l’âge de 6 ans, puis un rappel entre 11 et 13 ans. Comme le spécifie Ameli Santé, un rappel est prévu à l’âge de 25 ans. Les adultes n’ayant pas reçu ce rappel peuvent se voir proposer un rattrapage jusqu’à l’âge de 39 ans révolus.
Une vaccination est également recommandée chez la femme enceinte. La Haute Autorité de santé recommande qu’elle soit faite à partir du deuxième trimestre de grossesse, en privilégiant la période entre 20 et 36 semaines d’aménorrhée. Ameli Santé rappelle qu’une femme enceinte atteinte de coqueluche ne transmet pas la maladie au f?tus mais si la maladie survient en fin de grossesse, la mère peut contaminer son bébé juste après sa naissance, par voie respiratoire.
Dans le reste de l’Europe, la situation de la coqueluche est également préoccupante avec une recrudescence de cas en Croatie, au Danemark ou au Royaume-Uni et des hausses significatives en Belgique, Espagne et Allemagne.