Chargeur unique, "roaming", droit à l'oubli... comment les décisions européennes influent aussi sur notre vie numérique

L’Europe s’est largement emparée des sujets tech qui ont un impact majeur sur la vie des citoyens.

L’iPhone 15 adopte le chargeur USB-C

Du chargeur universel aux “cookies”, en passant par la possibilité d’appeler de n’importe quel pays sans surcoût, l’Union européenne a largement cherché ces dernières années à fixer des règles à un secteur de la tech en rapide évolution.

A quelques semaines des élections européennes, voici un tour d’horizon des mesures phares mises en place par Bruxelles qui ont eu un impact sur la vie quotidienne des Européens.

· Le “roaming”

Depuis juin 2017, quand on se trouve dans un autre pays de l’UE, les appels passés depuis un téléphone portable ou les SMS ne sont plus soumis à des surcoûts appelés frais de “roaming” ou d’itinérance.

Outre des factures allégées pour les personnes qui voyagent, leur suppression a permis une “charge mentale en moins”, fait valoir auprès de l’AFP Kevin Eon, cadre français dans une start-up dont le siège est aux Pays-Bas.

“Quand tu déménages en dehors de la France, ça te facilite la vie. Pour les démarches administratives, j’ai pu donner mon numéro de téléphone mobile français, sans avoir besoin d’acheter une carte Sim néerlandaise. C’est un gain de temps énorme”, raconte-t-il.

Grâce à cette mesure, Clémentine Kratz, Française qui étudie à Paris, mais fait de nombreux allers-retours au Luxembourg où elle réside, a pu abandonner son numéro luxembourgeois, qui lui coûtait “trop cher”, pour ne conserver que le français.

· Le chargeur universel

Finis les tiroirs bourrés de câbles et de chargeurs en tous genres. D’ici à l’automne, le port de type USB-C deviendra l’unique chargeur pour les appareils électroniques portables vendus dans l’UE, au grand dam du géant américain Apple, qui possédait jusqu’à maintenant son propre standard.

Cette législation pionnière dans le monde va s’imposer notamment pour les téléphones mobiles, les tablettes, les enceintes portatives ou les consoles de jeux vidéo portables et ce, quel que soit le fabricant.

· Le consentement aux “cookies”

Depuis 2018, le Règlement européen sur les données personnelles (RGPD) force les sites internet, sous peine d’amende, à recueillir le consentement des internautes avant de déposer les traceurs numériques, les fameux “cookies” permettant de proposer des publicités ciblées.

Samuel Baer, étudiant français de 19 ans, avoue cliquer “accepter” sur les fenêtres pop-up demandant son consentement, en lisant rarement ce qui est écrit.

“Parfois, c’est agaçant, parfois, je m’en fiche, ça dépend de combien de temps je dispose”, explique Marta Riboni, Italienne de 27 ans, quand pour la Française Victoire Philippe, il s’agit “d’une vraie nuisance”.

“Je clique ‘refuser’ systématiquement”, détaille cette dernière. “Personne n’a envie que des sites nous suivent sur internet”, ajoute la jeune femme, qui reconnaît toutefois que devoir cocher chaque case sur ces formulaires est pénible.

· Le “droit à l’oubli” numérique

Le RGPD a aussi consacré le droit à l’oubli numérique, qui permet aux citoyens de l’UE de demander à ce que des liens renvoyant vers un contenu leur portant préjudice soient retirés des moteurs de recherche.

“Ces demandes sont clairement en augmentation”, constate Jérôme Deroulez, avocat en France spécialisé dans les questions numériques. Parmi les requêtes les plus courantes, il relève celles “d’anciens salariés qui demandent que leurs données soient effacées des sociétés qu’ils ont quittées”.

L’internaute européen peut également avoir recours au droit à l’effacement, imposant à un site web de supprimer ses données personnelles s’il n’a pas de raison légitime de les conserver.

· Barre de recherche 

Entrés en vigueur en début d’année, les règlements européens sur les marchés et sur les services numériques imposent de nouvelles obligations aux champions de la tech pour éviter tout abus de position dominante.

Ils doivent notamment garantir l’accès aux services de leurs concurrents, au lieu d’imposer par défaut leurs propres solutions: navigateur internet, service de cartographie, boutiques d’applications…

Conséquence concrète de cette réglementation: lorsque l’on recherche une adresse sur Google, il n’est par exemple plus possible d’accéder à l’application Google Maps en cliquant simplement sur la carte qui apparaît dans le moteur de recherche.