« Ce n’est pas notre ami » : Raphaël Glucksmann critique « le tapis rouge » déroulé au président chinois
Dans une lettre ouverte, Raphaël Glucksmann a reproché à Emmanuel Macron de « dérouler le tapis rouge » de façon « obséquieuse » à un « dictateur ». LP/Olivier Corsan
«Ã‚ Ce n’est pas notre ami ». Invité sur RTL ce mardi, le candidat des socialistes aux élections européennes Raphaël Glucksmann a jugé sévèrement l’accueil en grande pompe réservé au président chinois Xi Jinping en visite en France depuis dimanche pour célébrer les 60 ans des relations diplomatiques en Pékin et Paris.
L’une des figures de la gauche pour les élections de juin a regretté l’entrain du chef de l’État lors de cette visite présidentielle : « On peut tout à fait recevoir le président chinois en France, mais on ne le traite pas en ami ». Il préconise plutôt « d’établir un rapport de force ».
VIDÉO. Le président chinois Xi Jinping accueilli par Emmanuel Macron à l’Élysée
Un cérémoniel jugé « obséquieux »
«Ã‚ C’est l’homme qui déporte les Ouïghours, qui réprime les Hongkongais, qui réprime les Tibétains », a-t-il déploré. Il a également qualifié le président chinois, toujours sur RTL, de « principal soutien de la guerre de Vladimir Poutine ». Une guerre qui menace « l’ensemble du continent européen ».
Dans une lettre ouverte au chef de l’État publiée lundi dans les colonnes du Monde, Raphaël Glucksmann a également reproché à Emmanuel Macron de « dérouler le tapis rouge » de façon « obséquieuse » à un « dictateur ». Dans cette lettre, il dresse également un parallèle avec ses « cinq années d’offensive de charme » vis-à-vis de Vladimir Poutine, qui se sont soldées par un « échec ». Avant l’invasion de l’Ukraine, Emmanuel Macron l’avait en effet accueilli tour à tour dans sa résidence officielle de Brégançon, sur la Côte d’Azur, ou au château de Versailles.
Emmanuel Macron emmène mardi Xi Jinping dans les Pyrénées au second jour de sa visite d’État, pour une escapade « personnelle » censée permettre un dialogue plus direct sur la guerre en Ukraine ou les désaccords commerciaux.
«Ã‚ Nos montagnes françaises », « j’espère, continueront de nous inspirer », a lancé lundi, lyrique, le président français en accueillant son homologue chinois àParis pour la première fois depuis 2019. Il a dit s’attendre, dans les Hautes-Pyrénées (sud-ouest), àdes « discussions fructueuses et amicales ».