Après les blocages, Alain Finkielkraut se dit « très inquiet de la dérive de Sciences-po »
«Il faut revenir àun enseignement exigeant àSciences-po», a jugé Alain Finkielkraut dimanche sur BFM Politique, et pouvoir y traiter de l’histoire du conflit israélo-palestinien. LP/Olivier Lejeune
Après les États-Unis, où désormais une quarantaine de campus américains est concernée par la contestation étudiante, le mouvement en soutien aux Palestiniens s’étend… Paris, Berlin, Mexico, Montréal, Sydney, Lausanne ou même Mexico. Les jours passent et la mobilisation universitaire contre l’offensive israélienne dans la bande de Gaza, au lendemain des attaques terroristes du Hamas, ne faiblit pas.
« C’est un phénomène qui touche le monde occidental », constate l’écrivain et essayiste Alain Finkielkraut, invité dimanche de l’émission « BFM Politique », en partenariat avec Le Parisien – Aujourd’hui en France.
À Paris, les forces de l’ordre sont intervenues pour évacuer vendredi les locaux de Sciences-po, une nouvelle fois occupés par des manifestants pro-Palestiniens. « Je suis très inquiet de la dérive de Sciences-po », réagit Alain Finkielkraut, où « l’on dit d’ailleurs que la majorité des étudiants ont voté Jean-Luc Mélenchon, sont favorables à La France insoumise ». Un parti qu’il accuse d’être « de plus en plus ouvertement antisémite par calcul » électoral. « J’espère qu’ils se trompent », poursuit-il.
« Israël génocidaire, c’est une absurdité »
« Il faut revenir àun enseignement exigeant àSciences-po », juge-t-il et pouvoir y traiter de l’histoire du conflit israélo-palestinien. « Il faut que les étudiants ouvrent enfin leurs oreilles pour comprendre ce qui se passe », avance-t-il, dénonçant « la dimension antijuive » des slogans prononcés sur place. « Tous ces jeunes gens dont le cÅ“ur bat nous expliquent qu’il faut dénoncer un génocide àGaza. Israël génocidaire, c’est une absurdité », appuie-t-il, en regrettant une jeunesse « manichéenne » parce qu’ « ignorante » du passé et notamment de l’histoire de la Shoah, selon lui.
Est-ce la même situation que dans les campus américains ? « On verra bien », répond Alain Finkielkraut, même s’il inquiète de voir, comme aux États-Unis, que le « wokisme touche les futures élites ». Il se montre d’ailleurs préoccupé par la propagation de cette contestation dans les lycées « qui menacent d’entrer dans la danse » dès lundi. L’Union syndicale lycéenne a appelé à un blocus des lycées « pour un cessez-le-feu à Gaza et la reconnaissance de l’État palestinien ».