Anne-Aymone Giscard d'Estaing regrette le déclin de la France, qui n'est « plus un grand pays »
Son mari, Valéry Giscard d’Estaing, a été le troisième président de la Ve République, de 1974 à 1981. Son épouse, Anne-Aymone, une femme réservée qui n’a jamais cherché le feu des projecteurs, évoque avec Philippe Viguié-Desplaces, journaliste au Figaro, son rôle de première dame et sa vision de l’évolution du pays.
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Elle y évoque son arrivée à l’Élysée, sa décision, tranchant avec celle des premières dames qui l’ont précédée, d’occuper un bureau rue du Faubourg-Saint-Honoré pour pouvoir « être utile à beaucoup de gens et que cela [lui] apporte aussi quelque chose ». Elle raconte les rencontres officielles qui l’ont marquée, comme la visite de Jean-Paul II en 1980, « un souvenir merveilleux ».
« La France n’est plus un grand pays »
Elle mentionne son désarroi de voir que, malgré la mise en place d’initiatives comme la Fondation pour l’enfance, « on s’aperçoit effectivement que les choses ne changent que trop lentement ». « On pensait à l’époque qu’on pouvait changer les choses » se rappelle-t-elle.
Anne-Aymone Giscard d’Estaing évoque la violence médiatique « insoutenable et affreuse » dont a été victime sa famille au moment de l’élection présidentielle en 1981. Puis la réception des résultats des votes, le 10 mai 1981. « Comme Valéry, j’ai ressenti cette défaite comme un deuil », confie-t-elle.
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Elle regrette que les actions des présidents suivants aient conduit à « occulter [la] mémoire et [l’]action » de son mari. Et conclut qu’elle ne souhaite pas à ses descendants de briguer la présidence. Interrogée sur notre époque, elle termine en disant qu’elle ne l’aime « pas beaucoup. » « J’y vois un déclin manifeste qui me fait de la peine. La France n’est plus un grand pays. »