Accusations contre Doillon et Jacquot : « Je n’aime pas trop les chasses aux sorcières tardives », réagit Anny Duperey
« Je n’aime pas trop les chasses aux sorcières tardives », a réagi Anny Duperey, interrogée sur les plaintes déposées contre Jacques Doillon et Benoît Jacquot (illustration). LP / Fred Dugit
Alors que le cinéma français est le théâtre de nouvelles affaires de violences sexistes et sexuelles cette semaine, après les plaintes déposées par l’actrice Judith Godrèche contre les réalisateurs Jacques Doillon et Benoît Jacquot, l’actrice Anny Duperey a fait entendre une voix dissonante au milieu des condamnations.
Au micro de RTL ce samedi, elle est revenue sur les accusations à l’encontre des deux réalisateurs. « Je vais me faire taper dessus mais je pense que tout cela est extrêmement exagéré », a-t-elle réagi. Et d’ajouter : « Six ans avec un réalisateur, sous emprise je veux bien, mais quand même consentante non ? ».
Une référence directe aux accusations de Judith Godrèche, qui a porté plainte mercredi contre Benoît Jacquot, après avoir longuement témoigné de l’emprise du réalisateur sur elle lorsqu’elle était adolescente. Ils avaient eu une relation alors qu’elle n’avait que 14 ans et lui 25 ans de plus. Depuis, d’autres actrices ont témoigné de comportements violents psychologiquement et physiquement de la part du réalisateur et scénariste.
«Ã‚ Je ne sais pas trop quoi penser de ce truc-làmais je n’aime pas trop les chasses aux sorcières tardives », a déclaré Anny Duperey.
Ne pas condamner « les œuvres » en même temps que « l’homme »
Celle qui est également romancière et photographe appelle à « la nuance » et à séparer l’artiste de l’homme. « Admettons que certains hommes aient été, effectivement, des prédateurs, mais ils ont fait parfois de belles œuvres, assure Anny Duperey. Je n’aimerais pas du tout qu’on condamne leurs œuvres en même temps que l’homme. »
Elle cite notamment l’exemple de Roman Polanski. « Ce serait absolument stupide, parce que Polanski a couché avec une fille âgée de 15 ans, il y a 50 ou 60 ans, de condamner ses œuvres. On ne va pas condamner Le Pianiste, ce film extraordinaire, à cause des agissements personnels du metteur en scène », conclut-elle, pointant une « confusion ».