1er-Mai : la CGT annonce 50 000 manifestants dans le cortège à Paris, de nouvelles tensions en cours
1er-Mai : la CGT annonce 50 000 manifestants dans le cortège à Paris, de nouvelles tensions en cours
Se 1er-Mai 2024 reprend ses accents traditionnels. A Paris, la manifestation s’est élancée aux alentours de 14h30 de la place de la République vers Bastille, puis Nation. Contrairement à l’an dernier où les huit principaux syndicats français (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) avaient défilé ensemble contre la réforme des retraites, il n’y a pas de mot d’ordre national interprofessionnel.
Raphaël Glucksmann empêché de rejoindre le cortège du 1er-Mai à Saint-Etienne après des jets de peintures
Les premières tensions ont éclaté au lancement du cortège parisien. Selon la préfecture de police de Paris, « des éléments radicaux » ont tenté de « dégrader un commerce ». Au moins deux vitrines de commerces et un abribus ont été dégradés et les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène. Le journaliste Timothée Forget a indiqué sur X que « de nombreux blessés ont la tête en sang. »
Twitter – Timothée Forget on Twitter / X
Le calme est ensuite revenu et la manifestation a continué sa progression vers Nation, avant d’être de nouveau stoppée au niveau de Bastille. La « priorité » est « donnée à la progression du cortège syndical », a de son côté indiqué la préfecture de police de Paris. « Les éléments radicaux sont donc poussés vers l’avant pour faciliter l’avancée », a-t-elle ajouté.
La situation s’est à nouveau tendue dans le cortège parisien. Les forces de l’ordre interviennent pour circonscrire notamment un départ de feu dans une camionnette.
Twitter – Timothée Forget on Twitter / X
La préfecture de police avait déjà annoncé, une heure après avoir donné des premiers chiffres d’interpellations, que 25 personnes avaient été arrêtées à Paris. 917 personnes ont été contrôlées en tout. Les précédents chiffres faisaient état de 15 arrestations et 478 contrôles.
Twitter – Préfecture de Police on Twitter / X
« L’intersyndicale toujours rassemblée »
La CGT, FSU, et Solidaires, ainsi que des organisations de jeunesse dont l’Unef, la Fage ou le MNL (Mouvement national lycéen), ont lancé un appel commun « contre l’austérité », pour l’emploi et les salaires ou encore la paix. A 16 heures, la CGT a annoncé que 50 000 manifestants étaient présents dans le cortège parisien.
Présente dans le cortège parisien, la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet a dénoncé auprès de la presse « la casse sociale » menée par le gouvernement et qui transparaît notamment à travers la réforme de l’assurance-chômage. « Les comptes de l’assurance-chômage sont au vert, on a déjà encaissé cinq réformes en sept ans de mandat d’Emmanuel Macron », a rappelé la leader syndicale.
« Elle avance vite et loin » : Sophie Binet, une stratège à la CGT
«Â Il faut qu’il arrête de prendre l’argent de nos cotisations comme son tiroir-caisse », a-t-elle lancé. Au sujet de l’union des syndicats, Sophie Binet a assuré que « l’intersyndicale est toujours rassemblée notamment dans notre refus des projets de casse sociale du gouvernement à commencer par la réforme de l’assurance-chômage qui est dénoncée par l’ensemble des organisations syndicales ».
A l’approche des élections européennes du 9 juin, la CFDT a de son côté appelé à « rejoindre les cortèges organisés partout en France, pour revendiquer une Europe plus ambitieuse et plus protectrice pour les travailleurs et les travailleuses ». FO se mobilisera « sur ses propres positions et revendications ».
« Nous vous méprisons »
Aux côtés des principaux cadres de la France Insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon est revenu sur les différentes polémiques qui ont touché son parti ces dernières semaines. Le chef des Insoumis a appelé à de multiples reprises à « ce que l’on appelle en langue française un soulèvement de conscience, intérieur, moral et permanent », en référence aux propos tenus par Rima Hassan la semaine dernière concernant Sciences-Po. La candidate en septième position sur la liste LFI avait appelé sur X les étudiants au « soulèvement ».
« Mieux vaut toujours prendre le risque de la liberté d’expression que de son bâillonnement »
«Â Vous pourrez trafiquer mes déclarations ou celles de Rima Hassan autant que vous voulez, traduire celles de Mathilde Panot en japonais », a-t-il poursuivi après que la candidate franco-palestinienne a été renvoyée à la traduction en arabe de ses propos lundi sur France 2, « nous connaissons le sens de nos mots en langue française ».
Une colère qu’il a également manifestée en commentant la convocation de Rima Hassan et de Mathilde Panot devant la police judiciaire mardi matin pour « apologie du terrorisme » ; une police devant laquelle son groupe n’a pas « envie de se présenter avec le sourire », car « nous vous méprisons ! », s’est-il exclamé. « Il est temps de passer à l’action qui brise l’adversaire », a-t-il finalement conclu.
Des heurts à Nantes et Lyon
Des premiers heurts ont déjà été rapportés dans deux grandes villes françaises. A Nantes, vers midi, des manifestants se revendiquant du mouvement « antifa », habillés de noir et casqués, ont commencé à attaquer des vitrines, notamment une banque, un supermarché Carrefour ou encore un magasin de vêtements, selon la même source. Les forces de l’ordre ont répliqué en usant des gaz lacrymogènes d’après la même source.
Twitter – Theo Prn on Twitter / X
22 personnes ont été interpellées à Lyon pour des actes de violences envers les forces de l’ordre et des jets de projectiles. Un individu, qui a arraché le drapeau tricolore de l’office de tourisme a également été arrêté. Lors de la manifestation, deux policiers ont été blessés, a indiqué la préfète du Rhône, Fabienne Buccio.
Twitter – Préfète de région Auvergne-Rhône-Alpes et du Rhône on Twitter / X
Gaza dans les cortèges ?
Entre 15 000 et 30 000 personnes sont attendues par les autorités dans la capitale, dont 400 à 800 manifestants radicaux. De source policière, 5 000 policiers et gendarmes y seront mobilisés.
Des militants propalestiniens pourraient venir grossir les rangs des cortèges, en particulier à Paris. « Soutien aux étudiants du monde entier », « L’occupant perdra, Palestine vaincra », « Pour l’honneur de la Palestine, pour tous ceux qu’on assassine, même si Macron ne veut pas, nous, on est là », scandent quelques manifestants.
Twitter – Violaine Jaussent on Twitter / X
Les « détracteurs »des Jeux olympiques pourraient également profiter de cette tribune offerte, indique la note des renseignements. Au début du cortège, à Paris, les anneaux des JO ont été brûlés pour exprimer le mécontentement.
Twitter – Timothée Forget on Twitter / X
Mais les autorités s’attendent globalement à des manifestations « au caractère plutôt festif et familial » et « plus apaisées » que l’an dernier, où la journée avait été marquée par des heurts parfois violents dans la capitale et d’autres villes comme Nantes ou Lyon.