Madagascar: les exportations des produits emblématiques de l’île en berne
De la vanille de Madagascar.
Performances économiques en déclin à Madagascar. Selon la dernière note de conjoncture publiée cette semaine par la Banque Centrale malgache, les exportations de biens ont connu un recul significatif de 30,7% au cours du premier trimestre de 2024, comparativement à la même période en 2023. Une régression qui a principalement touché les exportations des produits phares de la Grande Île, comme la vanille, le girofle ou le nickel.
Avec notre correspondante à Antananarivo, Sarah Tétaud
Dégradation des cours mondiaux, excès d’offres sur le marché international : d’après la Banky foiben’i Madagasikara, la Banque centrale malgache, les facteurs qui expliquent cette dégringolade des exportations sont multiples.
Premier produit emblématique de Madagascar impacté : la vanille. La valeur de la gousse noire exportée a fléchi de 63%. En cause, son prix à l’export qui a été divisé par 5 en un an, souligne le rapport. Les exportations de « nickel », le premier minerai d’exportation du pays, ont-elles aussi ralenti de 64%.
Les produits fabriqués en zones franches, essentiellement du textile et de l’habillement ainsi que le girofle, habituellement prisé des industries pharmaceutiques et cosmétiques, se sont aussi moins exportés en ce début d’année, avec une baisse respective de 11% et 9%.
Diversification nécessaire
Enfin, si certains produits tirent leur épingle du jeu, à l’instar du cobalt, qui a enregistré une hausse de volume expédié de 8%, difficile de se réjouir pour autant : en raison de la surabondance de l’offre de ce minerai sur le marché mondial et d’une diminution du prix des batteries pour les véhicules électriques, les recettes issues du cobalt ont diminué de 24%.
Plus que jamais, diversifier les produits d’exports et cibler de nouveaux marchés devient une nécessité impérieuse pour le pays. Tout comme la substitution de produits importés par des produits locaux. Le gouvernement a d’ores et déjà entrepris de réindustrialiser son territoire (projet ODOF « One District, One Factory ») en implantant dans chaque district une unité de transformation (mielleries, huileries, etc). Toutefois, les effets sont encore peu visibles.
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