Nouvelle-Calédonie : l'Etat français passe enfin à l'offensive
« Une grande opération de plus de 600 gendarmes, dont une centaine du GIGN, est lancée en ce moment même en Nouvelle-Calédonie visant àreprendre totalement la maîtrise de la route principale de 60 km entre Nouméa et l'aéroport », a écrit Gérald Darmanin sur X, samedi en fin de soirée àParis.
L'État français est passé à l'offensive pour tenter de mettre fin aux violences qui ont plongé le territoire du Pacifique sud dans la crise. Après six morts en six jours d'émeutes contre une réforme électorale, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a notamment annoncé une « grande opération de plus de 600 gendarmes » dimanche en Nouvelle-Calédonie pour « reprendre » la route entre Nouméa et son aéroport international. Les vols depuis et en direction de la Nouvelle-Calédonie sont suspendus depuis mardi, en raison des émeutes provoquées par une réforme électorale jugée inacceptable par les indépendantistes.
« Une grande opération de plus de 600 gendarmes, dont une centaine du GIGN, est lancée en ce moment même en Nouvelle-Calédonie visant à reprendre totalement la maîtrise de la route principale de 60 km entre Nouméa et l'aéroport », a écrit Gérald Darmanin sur X, samedi en fin de soirée à Paris.
« L'ordre républicain sera rétabli, quoi qu'il en coûte », a annoncé dimanche à Nouméa le haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, Louis Le Franc lors d'un point de presse retransmis par la télévision publique Nouvelle-Calédonie, La 1ère. « Je veux dire aux émeutiers : stop, retour aux calme, rendez vos armes », a-t-il expliqué. Le représentant de l'État a annoncé de nouvelles opérations des forces de l'ordre dans les prochaines heures pour reprendre l'entier contrôle du territoire. « La situation est inédite, grave, mais avec les forces dont je dispose on va pouvoir rétablir l'ordre républicain dans l'ensemble de l'agglomération (de Nouméa) dans les prochains jours », a assuré le représentant de l'État français dans l'archipel du Pacifique sud.
Rétablissement de la liaison entre Nouméa et l'aéroport
La priorité a été donnée au dégagement de la route, d'une soixantaine de kilomètres, entre Nouméa et son aéroport international. Sur cet axe stratégique pour permettre le réapprovisionnement de la grande île soumise à des pénuries, l'État a lancé dimanche vers 6H40 (21H40 samedi à Paris) une vaste opération de 600 gendarmes, dont une centaine de membres du GIGN. La soixantaine de barrages érigés par des indépendantistes sur cette route ont été « percés », sans violences, mais la route est loin d'être accessible car les épaves de voitures, le bois et la ferraille brûlés n'ont été dégagés que sur une quinzaine de barrages, et la voirie est abîmée à plusieurs endroits, a précisé Louis Le Franc.
Samedi, le gouvernement de Nouvelle-Calédonie avait annoncé que 3.200 personnes étaient bloquées en l'absence de vols, soit parce qu'elles ne pouvaient pas quitter l'archipel, soit parce qu'elles ne pouvaient pas le rejoindre. Les violences ont fait six morts, le dernier en date samedi après-midi, un Caldoche (Calédonien d'origine européenne) à Kaala-Gomen, dans la province Nord. Les cinq autres morts sont deux gendarmes et trois civils kanaks, dans l'agglomération de Nouméa.
Une nuit plus calme
Louis le Franc a également annoncé de nouvelles « opérations de harcèlement » par les unités d'élite de la police et de la gendarmerie (Raid et GIGN) « dès cette nuit (de dimanche à lundi, Ndlr), là où il y a des points durs », dans les villes de Nouméa, Dumbéa et Païta notamment. « Les jours à venir, ça va s'intensifier » et dans les zones « où il y a encore des émeutiers », le haut-commissaire a mis en garde : « s'ils veulent utiliser leurs armes, ils prennent tous les risques ». Il a enfin appelé ceux qui ont constitué des « groupes de protection » pour protéger leurs quartiers « à garder espoir » et « à ne pas commettre l'irréparable », qui provoquerait « un embrasement général ».
Dans un communiqué dimanche matin, le Haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie a fait état d'une nuit « plus calme ». « L'État se mobilise pour assurer la protection de la population et rétablir l'ordre républicain », a précisé la représentation de l'État central. Elle a annoncé l'arrivée prochaine de « plusieurs centaines de forces de sécurité intérieure, de soutien logistique et opérationnel et de sécurité civile », en plus des renforts déjà envoyés.