Pourquoi tu souris ?, une comédie qui fait du bien
Jean-Pascal Zadi et Raphaël Quenard, alias Wisi et Jérôme, dans les rues de Bordeaux.
Ce mercredi au cinéma. Ce n’est pas la comédie du siècle. Mais en célébrant l’amitié contre toute forme de racisme, elle remonte le moral. Avec Jean-Pascal Zadi et Raphaël Quenard en sympathiques têtes d’affiche.
Wisi sourit à pleines dents à la vie, mais elle le lui rend mal. À peine arrivé à Bordeaux pour tenir un rôle de figurant dans l’opéra Boris Godounov, il se fait retoquer parce qu’il n’entre pas dans son costume. Trop grand, trop noir aussi peut-être… Ce qu’on lui traduit par : « Trop de présence ».
Dans la dèche, il file à la soupe populaire où il attendrit Marina, une humanitaire au grand cœur. En se faisant passer pour un migrant sans papiers, il parvient à se faire héberger chez elle. Une roublardise qui n’échappe pas à Jérôme, un gars teigneux, raciste et allergique au travail qui vient de perdre sa mère et cherche aussi un toit. Une audacieuse activité d’escort boy et une réelle amitié vont naître de leur rencontre.
Jean-Pascal Zadi et Raphaël Quenard, tous deux récompensés d’un César du meilleur acteur, font équipe avec Emmanuelle Devos dans ce film de Christine Paillard et Chad Chenouga. En commun aux deux réalisateurs : « Une petite envie de lutter contre le politiquement correct, les injonctions d’une société où tout est premier degré, noirceur et polarisation». Leur première comédie s’inspire aussi du poème Les bons chiens, de Baudelaire (Prends-moi avec toi et de nos deux misères, nous ferons peut-être une espèce de bonheur.)
Emmanuelle Devos, bénévole au (trop) grand coeur, entre deux protégés clairement roublards.
Les répliques fusent en première partie de Pourquoi tu souris? et s’essoufflent un peu dans la seconde qui réserve tout de même des surprises (dont l’apparition de la comédienne Judith Magre, 97 ans !). On criera peut-être à l’excès d’optimisme devant cette histoire d’amitié plus forte que le racisme mais entre deux tours de Législatives à hauts risques, pourquoi s’empêcher de rêver ? 1 h 35.