Elections législatives : ces candidats qui refusent de se désister face au RN

Dans les rues d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), le 29 juin 2024.

Le Rassemblement national (RN) et ses alliés de LR soutenus par Eric Ciotti sont arrivés en tête dans les cas de 97 duels, 158 triangulaires et 3 quadrangulaires.

Face au risque de l’arrivée d’une majorité de députés d’extrême droite, les dirigeants du Nouveau Front populaire (NFP) ont appelé à ce que leurs candidats arrivés troisièmes se retirent lorsque le RN et ses alliés sont en tête. Seule exception, la candidate du NFP Magali Crozier se maintient sur la sixième circonscription de l’Hérault, où elle sera opposée à deux candidats d’extrême droite : Julien Gabarron (RN) et Emmanuelle Ménard (soutenue par le RN en 2022).

Au centre, alors que le président Emmanuel Macron a appelé à faire barrage contre l’extrême droite, ses alliés ont eu plus de mal à indiquer une consigne claire contre le parti d’extrême droite, assumant pour certains de ne pas vouloir voter pour les candidats de La France insoumise même contre l’extrême droite.

Alors que les candidats qualifiés ont jusqu’à ce mardi soir pour se maintenir ou se désister pour le second tour, 7 membres d’Ensemble ont annoncé dès lundi qu’ils comptaient bien se maintenir, même dans les circonscriptions où l’extrême droite est arrivée première et où ils ne sont que troisièmes (un cas de figure qui s’est produit 58 fois à l’issue du premier tour). Sept candidats à droite souhaitent faire de même, ainsi qu’une candidat du centre.

3 candidats Renaissance

14e circonscription des Bouches-du-Rhône : Anne-Laurence Petel a estimé que son score de 28,91 % peut lui permettre de gagner le second tour. Elle est arrivée derrière Gérault Verny (RN, 31,65 %) et Jean-David Ciot (PS-NFP, 29,48 %).

1ere circonscription de l’Hérault : Patricia Miralles (22,54 % des voix) arrive troisième derrière Josyan Oliva (34,11 %), soutenue par le RN et Eric Ciotti, et Jean-Louis Roumégas (Les Ecologistes-NFP), qui se hisse à la deuxième place à 40 voix près (34,04 %). Malgré les appels de ce dernier à la candidate Renaissance, elle refuse pour l’heure de se désister à son profit.

1ere circonscription du Val-d’Oise : Emilie Chandler a obtenu 25,46 % des voix. Elle se place en troisième position après Anne Sicard (RN, 33,65 %) et Maximillien Jules-Arthur (LFI-NFP, 30,8 %). Sur Twitter, elle appelle ses électeurs à voter à nouveau pour «bâtir le rempart républicain contre le RN et LFI».

2 candidats Horizons

1ere circonscription des Alpes-Maritimes : Graig Monetti a recueilli 22,79 % des suffrages, loin derrière Eric Ciotti (LR-RN) qui obtient près du double des voix à 41,04 %. Il est également placé derrière le candidat LFI-NFP Olivier Salerno (26,62 %). Pour autant, le candidat Horizons reste persuadé d’être «le plus à même de rassembler», selon une publication de son compte Twitter. En 2022, il avait blâmé une députée LR qui n’appelait pas à voter pour Emmanuel Macron lors du second tour des présidentielles. «Parce que je crois que le giron républicain, la capacité à faire barrière à l’extrême droite […] doit appeler à l’unité nationale», avait-il estimé.

2e circonscription de l’Essonne : Naïma Sifer a récolté 22,09 % des suffrages, très loin derrière Nathalie Da Conceicao Carvalho (RN) qui parvient à recueillir 40,3 % des voix. La candidate Horizons arrive également après Mathieu Hillaire (LFI-NFP, 26,54 %). Néanmoins, à l’heure où nous écrivons ces lignes, Naïma Sifer maintient sa candidature.

2 candidats MoDem

9e circonscription de l’Isère : Elodie Jacquier-Laforge a atteint 27,26 % des suffrages, derrière Cécile Bène (RN, 34,04 %) et Sandrine Nosbé (LFI-NFP, 27,99 %). Malgré sa troisième place, la candidate MoDem ne souhaite pas, pour l’heure, se désister.

8e circonscription du Rhône : Dominique Despras s’est maintenu, dans une quadrangulaire, grâce au recueil de 21,18 % des suffrages. Il parvient à la troisième place, derrière Jonathan Géry (RN, 33,46 %), Anne Reymbaut (PS-NFP, 22,75 %) et devant Nathalie Serre (LR, 20,66 %).

4 candidats LR

2e circonscription de l’Allier : Romain Lefebvre (LR, 19,67 %) estime pouvoir se poser «en alternative» face à Jorys Bovet (RN, 34,33 %) et Louise Héritier (LFI-NFP, 24,06 %) qui l’ont devancé au premier tour.

4e circonscription de la Drôme : Emmanuelle Anthoine, avec 23,98 % des voix, est devancée de près de 15 points par le candidat du RN, Thibaut Monnier (38,37 %). Elle arrive également derrière la candidate du NFP Isabelle Pagani (26,27 %). Malgré cette troisième place, elle ne souhaite pas se retirer et demande plutôt à la candidate socialiste de se désister à son profit. «Les électeurs qui m’ont fait confiance ne voteront jamais pour la candidate du Nouveau Front populaire», a-t-elle analysé dans le Dauphiné libéré.

7e circonscription de l’Oise : Maxime Minot, député sortant, a obtenu 21,52 % des suffrages, derrière David Magnier (RN, 40,43 %) et Loïc Pen (PCF-NFP, 27,18 %). Malgré cette position désavantageuse, le candidat de droite demande à Loïc Pen de se désister. «Un déni de réalité», selon le candidat communiste, d’après des propos rapportés dans le Courrier picard.

8e circonscription du Rhône : Nathalie Serre a obtenu 20,66 % des voix dans le cadre d’une quadrangulaire, dans laquelle elle arrive donc quatrième. Elle se positionne derrière Jonathan Géry (RN), Anne Reymbaut (PS-NFP) et Dominique Despras (MoDem). Les deux derniers ne souhaitent pas se désister. «Mes électeurs ne votent ni le RN, ni pour la macronie, ni pour LFI. Si je me désiste, je fais le jeu du RN», a-t-elle estimé auprès de BFM Lyon.

3 candidats divers droite

3e circonscription de l’Ardèche : Fabrice Brun, le député sortant qui a quitté LR après la décision de Ciotti de rallier le RN, maintient sa candidature, estimant s’être «toujours posé en rempart des extrêmes de tous bords». Avec 26,48 % des votes au premier tour, il est arrivé derrière le candidat RN Cyrille Grangier (31,95 %) et la candidate LFI-NFP Florence Pallot (28,31 %).

1ere circonscription de la Creuse : Valérie Simonet est arrivée troisième avec 22,12 % des voix. Elle est devancée par Bartolomé Lenoir (RN, 33,35 %) et Catherine Couturier (LFI-NFP, 23,47 %). «Je ne retirerai évidemment pas ma candidature», a néanmoins considéré la candidate dans une publication sur Facebook. Elle analyse que les voix de la candidate Renaissance éliminée s’orienteront vers sa candidature. Elle appelle néanmoins son adversaire du NFP à se retirer, «si [elle] veut faire barrage comme elle le prétend».

5e circonscription de Saône-et-Loire : Gilles Platret a obtenu 19,06 % des suffrages, ce qui lui a permis de se maintenir au second tour dans le cadre d’une quadrangulaire où il est quatrième. Il se place derrière Arnaud Sanvert (RN), Fatima Kouriche (LFI-NFP) et Louis Margueritte (Renaissance). Les deux derniers candidats refusent de désister. «Alors que les étiquettes politiques ont tout écrasé partout ailleurs en France, tel un rouleau compresseur, vous avez choisi de me suivre sur mon nom et sur mes valeurs», s’est exprimé Gilles Platret dans le Journal de Saône-et-Loire.

1 candidat divers centre

2e circonscription de la Haute-Vienne : Marie-Eve Tayot se maintient après avoir obtenu 24,45 % des voix et décroche la troisième place, derrière Sabrina Minguet (RN, 36,86 %) et Stéphane Delautrette (PS-NFP, 36,83 %). Membre du petit parti Alternative républicaine, proche du MoDem, Marie-Eve Tayot a choisi «de prendre le temps de la réflexion», explique-t-elle dans le Populaire du Centre. Les deux candidats en tête n’ont que 19 voix d’écart.

Cet article sera mis à jour en fonction d’éventuelles décisions de désistement.