Législatives : Macron a-t-il vraiment demandé à un candidat de la majorité dans l’Hérault de se maintenir, au risque de faire élire le RN ?
Patrick Vignal dans la salle des Quatre Colonnes de l'Assemblée nationale, le 19 décembre 2023.
Le président de la République a-t-il personnellement appelé un candidat Ensemble, arrivé troisième au soir du 1er tour des législatives – dans une triangulaire où le RN est en tête – pour lui demander de se maintenir au second tour ? Au risque de faire gagner l’extrême droite ? C’est ce qu’a affirmé le député sortant Renaissance de l’Hérault, Patrick Vignal, dans le Midi Libre ce matin.
Avec 25 % des voix, l’homme a fini en troisième position dimanche, dans la 9e circonscription de l’Hérault, derrière la candidate NFP Nadia Belaouni (29,3 %), et surtout le RN Charles Alloncle (36,5 %). A la question de nos confrères qui lui demandaient s’il était encore «possible de renverser la tendance», l’ancien député répond : «J’ai reçu de nombreux appels depuis dimanche soir, y compris du président de la République, pour me demander de ne pas abdiquer, des messages me disant que la victoire était possible. Mais il faut être lucide, avec 2 500 voix d’écart, et dans ce contexte de dégagisme anti-Macron, le match est plié, c’est le jeu de la démocratie. Il est donc normal que je pose le costume et la cravate.»
«Je me suis emmêlé les pinceaux»
Contacté par CheckNews, Patrick Vignal fait désormais machine arrière : «C’est de ma faute, je me suis emmêlé les pinceaux : le président de la République ne m’a jamais demandé de me maintenir.» Et d’ajouter : «Il m’a envoyé un texto dans la nuit pour me demander ce que je faisais, et je lui ai répondu au petit matin, quand j’ai vu son message, que je me désistais.» Vignal l’affirme : «J’ai une parole libre et je n’ai pas reçu de pression particulière.»
Joint dans la foulée, le journaliste auteur de l’interview, Ludovic Trabuchet, maintient pourtant sa version : «Il n’avait pas beaucoup dormi et était sans doute fatigué, mais il m’a pourtant bien dit qu’il avait échangé avec Macron et que celui-ci lui avait dit de se maintenir.» Et d’ajouter : «Il s’est peut-être fait taper sur les doigts.»
Sollicitée pour savoir si Emmanuel Macron demandait à certains candidats Ensemble de se maintenir dans le cadre de triangulaire où le RN est en tête, l’Elysée ne nous a pas répondu au moment où nous bouclons cet article.