Législatives: "Entre 40 et 50 candidats LFI font le choix de se retirer" selon Manuel Bompard
Manuel Bompard, le coordinateur de La France insoumise, tout juste réélu député, est revenu sur la question des désistements et la stratégie du Nouveau Front populaire, ce mardi sur RMC-BFMTV.
Réélu député des Bouches-du-Rhône dès le premier tour dimanche, Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise, était l'invité du Face à Face sur RMC-BFMTV ce mardi 2 juillet 2024. Les désistements, "c'est une règle et un principe constants pour nous depuis plusieurs élections, depuis que LFI existe, de dire 'pas une voix pour le RN' au second tour, pas un siège de plus pour le RN'", a-t-il notamment souligné.
Lorsqu'ils sont en 3e position, "nos candidats ont décidé de retirer leur candidature" en vue du second tour pour faire barrage à l'extrême droite, soit "à peu près entre 40 et 50" qui ont fait ce choix, a indiqué Manuel Bompard. Pour rappel, 32 candidats du Nouveau Front populaire ont été élus dès le premier tour. Avant ces désistements, des candidats de l'union se sont qualifiés dans 400 circonscriptions. Il y en a donc désormais dans entre 300 et 350 circonscriptions, a-t-il précisé.
Le coordinateur national de La France insoumise Manuel Bompard sur BFMTV-RMC le 29 novembre 2023
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Un "enjeu de clarté"
Interrogé sur les candidats macronistes qui n'ont pas annoncé se désister alors qu'ils se trouvent derrière un candidat LFI à l'issue du premier tour, Manuel Bompard "constate une certaine forme de cacophonie". Or, "dans la situation actuelle, je crois qu'il y a un enjeu de clarté qui doit s'appliquer partout." "J'appelle le camp macroniste à faire preuve de la même clarté que celle dont nous faisons preuve depuis dimanche soir", a-t-il poursuivi.
"L'enseignement de ce premier tour: les macronistes ne sont pas en capacité de continuer à gouverner le pays."
"J’observe des circonscriptions où les candidats macronistes en 3e position ont décidé de se retirer, y compris face à LFI", a tout de même salué le coordinateur du mouvement insoumis.
Manuel Bompard "croit" en de bons résultats de la gauche
"J'appelle les gens à voter", a dit Manuel Bompard. Même si la participation a déjà été élevée, "il faut que le tiers des électeurs qui ne se sont pas déplacés se mobilisent", selon lui. "J'appelle les gens à voter pour nous", a-t-il poursuivi. Contrairement à Raphaël Glucksmann, qui a déclaré de manière "sincère" qu'"il n'y a aucune possibilité d'une majorité à gauche", Manuel Bompard "croit" en de bons résultats de la gauche à l'issue de ces législatives.
"La question, c'est la confrontation de différents projets, les Français tranchent."
"Je suis ni triste, ni content des résultats du premier tour; je suis dans la bataille, la lutte pour que l'extrême droite ne soit pas au pouvoir", a expliqué le coordinateur LFI, mentionnant "penser aux personnes qui ont la double nationalité".
"Aucune menace" quant aux candidatures dissidentes
Sur les candidatures de dissidents LFI non investis officiellement par le NFP, Manuel Bompard a souligné sur RMC-BFMTV que "dans ces deux circonscriptions, il n'y a aucun risque de favoriser l'accès au pouvoir pour l'extrême droite, aucune menace". "Il y a deux candidats investis par LFI, d'autres candidats maintiennent leur candidature... On parle de deux circonscriptions sur 577", a-t-il tempéré.
Non réinvestis par LFI, Alexis Corbière et Raquel Garrido ont dénoncé un manque de démocratie au sein du mouvement insoumis. "Ils l'ont déjà dit. S'ils ne sont pas à l'aise au sein de LFI, pourquoi ont-ils voulu être investis par LFI?" a demandé le coordinateur du mouvement. "Ils doivent en tirer les conclusions, il y a une élection qui permet aux électeurs de trancher."
La députée LFI Clémentine Autain a estimé que les qualifications pour le second tour d'Alexis Corbière et de Danielle Simonnet étaient "un camouflet pour Jean-Luc Mélenchon". Leur non-réinvestiture n'est pas une décision prise par le fondateur des insoumis mais par le comité électoral de LFI, a défendu Manuel Bompard. Pour sa part, Raquel Garrido, arrivée 3e, s'est désistée.
Gabriel Attal "disqualifié"
Gouverner la France avec Gabriel Attal au sein d'une "majorité plurielle"? "Je suis dans une campagne où l'objectif est de pouvoir gouverner avec le NFP", a répondu Manuel Bompard. Il a surtout mis en avant le programme de l'alliance de gauche.
"Les Insoumis ne gouverneront que pour appliquer leur programme, rien que le programme, tout le programme."
Son camp ne souhaite "participer à aucun gouvernement que ce soit qui ne rétablit pas de la justice fiscale, ne met pas en œuvre une politique de répartition des richesses autre que celle mise en place par Gabriel Attal et Emmanuel Macron". Le Premier ministre a suspendu la mise en place de la réforme de l'assurance chômage, dimanche. Un pas vers la gauche? "Qu'il décide d'abroger la réforme des retraites, s'il veut faire des pas. Tous les pas, je les prends", a assuré Manuel Bompard.
"Gabriel Attal est disqualifié, il n'est pas en mesure d'être Premier ministre demain, ce n'est pas moi qui le dit, ce sont les électrices et les électeurs de ce pays", a asséné Manuel Bompard. "Je crois à la cohérence, à la clarté. Voilà le programme que nous présentons. Nous sommes prêts à gouverner."
Jordan Bardella lance des "fake news"
"Avant de prétendre à être Premier ministre, Jordan Bardella devrait apprendre à lire", a taclé Manuel Bompard RMC-BFMTV, en l'accusant de "dire juste n'importe quoi" sur le programme du NFP et de "multiplier les fake news" (fausses informations). En particulier, "personne n'a jamais dit qu'on allait libérer 20% des détenus", contrairement à ce que répète souvent le président du Rassemblement national.
"Que les gens consultent notre programme."
Sur le choix d'un éventuel chef de gouvernement pour la gauche en cas de victoire, "Olivier Faure l'a dit lui-même: une coalition est dirigée par un membre du groupe le plus nombreux d'une composante", a expliqué le coordinateur LFI. Est-ce qu'il y aura un vote? Manuel Bompard n'a pas exclu pas cette possibilité. Mais la "première étape est de finir le deuxième tour de ces élections". Puis cela devra "se faire en accord avec toutes les composantes", "par de la discussion", a-t-il affirmé, en insistant vouloir "prendre les choses étape par étape".