À Paris, une exposition photos ode à la vie, à l'été et à l'amour

Photographe française installée en Californie, Claire Guarry saisit l’éclat de l’enfance sur un air des Beach Boys avec sa première exposition, “CALIFORNIA DREAMIN”. A cette occasion, Claire Guarry transporte le visiteur dans l'insouciance passée de l’enfance. Le bitume flirte avec les couleurs pastel des vieilles bâtisses. Le soleil troue l’azur et souligne les mouvements libres des petites têtes blondes. Chaque image est une fenêtre ouverte sur l’été, célébrant l’amour d’une mère pour la vie. Nous l’avons rencontré, interview…

Un appel est émis depuis Naples, la sonnerie s’arrête et une silhouette apparaît à l’écran. Sous une touffe de cheveux bouclés, elle se présente. C’est Claire Guarry : voyageuse, grande aventurière, photographe, et mère de trois enfants. Tout comme ses images, spontanées et naturellement belles, sa voix iodée rappelle l’été.

Après avoir quitté sa Dordogne natale à l’âge de 24 ans, la jeune femme parcourt le monde et emprunte les routes de l’Amérique du Sud avec ses appareils photos. Désormais installée à San Francisco, Claire Guarry est photographe de mode. Fascinée par l’enfance, elle documente la vie de ses petits sur la côte Pacifique avec une esthétique marquée. Ses photographies, véritables condensés de couleurs explosives, rappellent les récits californiens d’Eve Babitz. Exposées rue Saint-Gilles, dans le 3ème arrondissement de Paris à la galerie Polka Factory, les tirages argentiques transportent vers un ailleurs spatial et temporel.

Harper's Bazaar : Comment avez-vous commencé la photographie ?

Claire Guarry : J’ai toujours aimé l’image. Petite, je dessinais et découpais les photos qui me plaisaient dans les magazines. Mon premier contact avec la photographie s’est fait grâce à mon père. Il était antiquaire et restaurait des objets d’arts et des meubles. J’avais parfois le droit d’utiliser son appareil. Il prenait toujours des polaroids pour suivre l’évolution de son travail. J’ai grandi autour de ces images, capturant l’avant et l’après-restauration. C’est peut-être pour cette raison que le temps et l’évolution des choses de la vie font toujours partie de mes propres productions. Parfois, lorsqu’il travaillait, il me prenait en photo par surprise. C’était quelque chose de vivant et de très spontané. À dix ans, j’ai reçu mon premier appareil argentique de la part de mon beau-père qui travaillait chez Kodak. L’ère du numérique est apparue au moment où je voyageais beaucoup, ce qui m’a permis d’être très prolifique.

Que recherchez-vous dans l’image ?

Je ne cherche pas quelque chose en particulier. Pour moi, la photographie doit évoquer un sentiment ou une sensation par le regard. J’essaie d’aller au-delà du visuel. L’image doit avoir une odeur, une texture, et provoquer l’impact.

Pensez-vous au spectateur qui regardera l’image ensuite ?

Quand je prends une photo, je suis totalement dans l’action. Il y a un côté viscéral et presque animal. Tout me vient du ventre. En prenant une photo il m’arrive de sauter, bondir ou de me rouler par terre. Il n’y a rien de cérébral lorsque j’appuie sur le déclencheur. Je pense avec le corps, pas avec l’esprit.

Vous êtes aussi photographe de mode. Quelles différences majeures y a-t-il entre vos productions professionnelles et personnelles ?

Toutes mes productions se répondent d’une manière ou d’une autre. La différence réside dans la place que j’occupe et le niveau de challenge. Professionnellement, il y a toujours une pression, une deadline, et des restrictions. Je jongle donc entre les demandes et les envies. Il y a aussi une montée d’adrénaline que j’apprécie.

Lorsque je prends des photographies dans des circonstances personnelles, je deviens spectatrice de l’instant et tout est plus calme. J’entretiens de vraies relations avec mes sujets. J’ai plus de souplesse et de liberté puisque la mise en scène ne compte plus. Les images sont donc plus spontanées, elles racontent d’autres choses.

Comment définiriez-vous votre esthétique ?

Mes photographies sont marquées par la beauté crue des choses imparfaites. Elles sont spontanées et ont toujours beaucoup de texture. C’est peut-être en lien avec les vieux meubles de mon père. Mon esthétique est influencée par le temps, un peu rêveuse et nuageuse. C’est elle qui me poursuit depuis toujours. Il y a quelques jours j’ai retrouvé une boîte remplie d'images que j’avais découpées dans des magazines lorsque j’étais adolescente. Je les utilisais pour recouvrir les pochettes des CD sur lesquels je compilais des playlists. Sur toutes ces images, on retrouve quelque chose de passé, de fragile et d’imparfait. Tout était déjà là : le grain, la texture, le mouvement et ce petit côté vintage. C’est finalement cela mon esthétique et c’est elle qui s’empare de moi.

Qu’est-ce que “CALIFORNIA DREAMIN” pour vous ?

Le titre de l’exposition, choisi par la galerie, me plaît beaucoup. Les images exposées ont toutes été prises ces sept dernières années et sont le fruit de mes observations en tant que mère et photographe. L’exposition représente des morceaux de vie et des ressentis identitaires. Nous habitons San Francisco, je me suis toujours considérée comme une expatriée française mais je me sens californienne en France. Mes enfants se sentent américains tandis que mon mari est argentin. C’est finalement un peu toutes ces perceptions qui fusionnent dans “California Dreamin”. Bien que les photos aient été prises à des différents endroits, elles évoquent toutes une Californie rêvée, transportant le regard vers un ailleurs spatio-temporel.

Vous photographiez souvent vos propres enfants. Pourriez-vous nous décrire votre enfance ?

Elle était belle et simple. J’ai grandi dans un tout petit village de six-cents habitants en Dordogne. Ma mère et moi partagions le même goût pour la mode. Je me souviens lorsque nous recevions les catalogues La Redoute. Elle et moi passions des heures à éplucher les pages et choisir tout un tas de choses pour la rentrée. J’aimais beaucoup les éditos de l’époque. Ils me transportaient ailleurs, dans un autre lieu et à d’autres époques. C’est drôle, je le vois aujourd’hui avec ma fille de treize ans qui idéalise les années 1990s. On est toujours mieux ailleurs finalement.

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Photographie de Claire Guarry, intitulée Fiji water. © Claire Guarry / Courtesy Polka Factory

Qu’est-ce qui vous fascine dans l’enfance ?

L’intensité. Je trouve les enfants incroyables. Ils sont sans filtre et voient la vie pour ce qu’elle est vraiment. Les émotions passent toujours à travers leurs corps. Ils se foutent complètement de leur apparence et vivent au présent.

Devenir mère a complètement changé ma perspective et documenter la vie de mes enfants s’est presque imposé à moi. C’était naturel et spontané. Quant à eux, c’est leur vie. À leurs yeux il y a un package “maman-caméra”. L’appareil est une extension de ma personne. Plus ils grandissent et plus les images changent. Je les approche différemment puisque leur vision de la vie évolue. Il y a moins d’innocence, moins de “jemenfoutisme”. Les voir grandir est excitant mais c’est aussi un deuil. Ils ne sont plus les petits bambins se baladant tout nus sur les plages. L’enfance a été ma première grande source d’inspiration. Un livre se referme mais un autre s’ouvre. Cela me demande de réfléchir. C’est la vie.

Claire Guarry. CALIFORNIA DREAMIN. Jusqu’au 13 juillet. Polka Factory, 14 rue Saint-Gilles, 75003, Paris.

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