Roumanie-Pays-Bas : « De l’amusement pur », la marée et le bus Oranje qui font trembler le sol allemand
Le sol de Hambourg s’en souvient encore. Il a tremblé, vibré, presque craqué sous la masse des 50 000 fans néerlandais qui déferlaient avant le premier match de poule entre les Pays-Bas et la Pologne, le 16 juin. Seuls 20 000 d’entre eux avaient pourtant un billet pour le match, mais ça n’a pas empêché leurs nombreux compatriotes de venir montrer leurs couleurs et de pousser leur équipe vers la victoire (1-2).
La marée humaine n’y est sans doute pas étrangère. Bien installés derrière le désormais célèbre Oranjefans Bus, qui était de sortie pour la 50e fois lors de la première rencontre de cet Euro 2024, ces supporters néerlandais ont surpris toute l’Europe. « Un effort incroyable », a notamment écrit la BBC, tandis que de nombreux médias ont rendu hommage à ces fans qui, malgré leur nombre, se sont montrés parfaitement respectueux.
Le bus sur les routes depuis l’Euro 2004
Si l’engouement n’a pas suffi pour que les hommes de Ronald Koeman disposent de la France et de l’Autriche, il devrait encore être au rendez-vous ce mardi pour le huitième de finale des Oranjes face à la Roumanie. Les supporters le savent : leur équipe a une occasion en or d’aller loin dans cet Euro 2024, avec un quart de finale éventuel face à l’Autriche ou la Turquie. L’Oranjebus sera donc encore de sortie pour guider les dizaines de milliers de fans.
« Le projet date d’une vingtaine d’années, explique Nicole Heij, du comité d’organisation de l’Oranjebus. Un petit groupe de fans a estimé que ce serait une bonne idée de trouver une manière originale de venir aux matchs de l’équipe nationale. Deux d’entre eux ont acheté un bus impérial anglais et l’ont customisé comme il est maintenant, de couleur orange. Il a quand même un peu évolué au fil des années, avec un bar àl’intérieur notamment. »
Un bar a été aménagé dans le bus des supporters des Oranje.
Depuis l’Euro 2004, le bus, qui sert aussi de moyen de déplacement pour certains fans, sillonne donc tous les pays organisateurs, que ce soit pour les Championnats d’Europe ou les Coupes du monde, pour les hommes comme pour les femmes. Il a notamment découvert le Qatar, le Brésil ou l’Afrique du Sud, grâce au soutien de la fédération et à de nombreux sponsors.
« Au Portugal, pour sa première sortie, ceux qui s’occupaient du bus ont remarqué que quelques fans le suivaient et faisaient une sorte de parade. Ils ont trouvé ça drôle donc ils ont continué et ça a pris de plus en plus d’importance », précise Nicole Heij.
« Comme une grande famille »
Lors des trois premiers matchs des Pays-Bas en Allemagne, ils étaient 50 000 derrière le bus, habillés en orange de la tête aux pieds, aux couleurs de la dynastie d’Oranje-Nassau qui règne dans le pays. Un contingent énorme, malgré le peu de billets disponibles, qui s’explique notamment par la proximité entre les deux pays.
« Beaucoup de gens m’ont demandé s’il était possible de venir àla fan-zone pour passer une journée sympa, même sans ticket, pour faire la fête, rencontrer les gens et participer àla parade. C’est de l’amusement pur », assure l’organisatrice.
Et malgré l’énorme engouement, et les nombreuses bières dégustées par les fans néerlandais, aucun débordement n’a été annoncé. Un point très important pour les organisateurs de ces parades, qui veulent réunir tous les fans de football de leur pays.
« Peu importe le club que l’on supporte, que l’on soit fan du PSV, de l’Ajax Amsterdam ou de Feyenoord, quand on se rencontre et qu’on porte du orange, on oublie tout, insiste Nicole Heij. Quand j’ai fait ma première parade en 2012, j’étais très surprise de l’harmonie et de la chaleur de tous les fans. Tout le monde est connecté, c’est comme une grande famille. »
Une famille unie qui espère poursuivre l’aventure, et continuer à découvrir l’Allemagne au gré des exploits de son équipe. Les Néerlandais sont prêts à faire la fête et à donner de la voix. À Memphis Depay et ses coéquipiers de les emmener jusqu’à Berlin le 14 juillet prochain.