Législatives : en vue du second tour, Emmanuel Macron rappelle à ses ministres qu’il a été élu grâce à la gauche face au RN
Le président de la République s'est entretenu ce lundi avec ses ministres. REUTERS/Stephane Mahe/File Photo
Alors que la macronie peine à donner des consignes claires, Emmanuel Macron a affirmé ce lundi à ses ministres que « pas une voix » ne devait « aller à l’extrême droite » au second tour des législatives, leur rappelant que la gauche s’était mobilisée face au RN en 2017 et en 2022 permettant sa propre accession à l’Élysée, selon un participant.
«Ã‚ Il ne faut pas se tromper. C’est l’extrême droite qui est en passe d’accéder aux plus hautes fonctions, personne d’autre », a déclaré le chef de l’État lors d’une réunion avec les membres de son gouvernement àla mi-journée, selon cette source. « Pas une voix ne doit aller àl’extrême droite. Il faut se souvenir qu’en 2017 et 2022, en face, àgauche, tout le monde a porté ce message. Sans cela votre serviteur et vous ne seriez pas là », a-t-il ajouté.
Le président de la République n’a pas pour autant donné de consigne claire de désistement pour les ballottages de dimanche, selon plusieurs sources ministérielles.
L’émotion était perceptible chez certains ministres, dont trois se sont désistées pour faire barrage au Rassemblement national : Sabrina Agresti-Roubache (Ville et Citoyenneté) dans les Bouches-du-Rhône, Marie Guévenoux (Outre-mer) dans l’Essonne et Fadila Khattabi (Personnes handicapées) en Côte-d’Or. « Des voix se sont cassées », résume une source ministérielle.
« Ni RN, ni LFI »
Le chef de l’État a aussi assuré qu’il « serait toujours là pour guider le pays » et il a déploré que « beaucoup soient obsédés par 2027 plus que par l’instant, c’est ce qui nous a porté préjudice », a rapporté cette source. « Toute forme de désunion est une garantie de perdre », a-t-il dit.
Beaucoup de ministres ont remercié Gabriel Attal d’avoir « pris en charge la campagne, d’avoir su recréer une dynamique et de s’être donné corps et âme » dans ces élections, a expliqué une source ministérielle.
«Ã‚ L’enjeu est (…) clair : veut-on confier les pleins pouvoirs et le destin du pays au RN ? Nous répondons que non. Est-ce que pour autant nous voulons faire alliance avec le NFP ? Non. Nous voulons porter, dans une Assemblée nationale nouvelle nos convictions, nos valeurs, nos idées. Ça n’est possible qu’en privant le RN d’une majorité absolue, quitte àse désister », a clamé le Premier ministre auprès des candidats Renaissance.
Plusieurs ministres se sont montrés partisans d’un « ni RN, ni LFI », comme Bruno Le Maire (Économie), Aurore Bergé (Égalité) Christophe Béchu (Écologie) Sarah El Haïry (Enfance), Catherine Vautrin (Travail, Santé) Marie Lebec (Relations avec le Parlement), et Marie Guévenoux (Outre-mer). À l’inverse, Patrice Vergriete (Transports) Hervé Berville (Mer) et Fadila Khattabi ont dit leur préférence pour un « désistement inconditionnel ».