Tour de France : des chutes, un abandon, la première arrivée au sprint offre un final confus
Le final de la 3e étape a été mouvementé. Icon Sport
Tellement calme. Trop sans doute pendant si longtemps. Cette interminable ligne droite toute plate gentiment avalée par le peloton du Tour de France de Plaisance à Turin n’avait qu’un but : se donner aux hommes forts, aux sprinteurs musculeux et couronner le meilleur d’entre eux avant de retrouver la France ce mardi.
La troisième étape de ce Tour 2024, la plus longue avec ses 230,8 km, a tenu son rôle, en partie. Elle s’est bien conclue par un sprint, sacrant Biniam Girmay (Intermarché Wanty), sa première victoire sur la Grande Boucle à 24 ans. L’Érythréen a devancé le Colombien Fernando Gaviria (Movistar) et le Belge Arnaud De Lie (Lotto). Mais elle a aussi livré son lot de confusion, prouvant qu’entre la lettre et le bitume, il y a un monde.
Les chutes se sont succédé à l’approche du final. Casper Pedersen (Soudal Quick-Step) s’est retrouvé à terre à 11 km de l’arrivée, une chute qui a provoqué son abandon.
C’est ensuite le champion du monde Mathieu Van der Poel (Alpecin Deceuninck) qui a été attardé sur une crevaison. Le grand favori du sprint, son coéquipier Jasper Philipsen, perd ainsi son poisson pilote puis toutes ses illusions quand il est pris dans une chute collective à 2 km du but. Une chute sans influence sur le classement général puisque survenue dans les cinq derniers kilomètres protégés en vertu du nouveau règlement.
Le maillot jaune a pourtant changé d’épaules. Il trône désormais sur celles de l’Équatorien Richard Carapaz (Education Easy Post) qui a franchi la ligne à la 14e place. Il devance ainsi le Slovène Tadej Pogacar (UAE), arrivé 38e, au cumul des places dans les étapes depuis le début de l’épreuve, le Belge Remco Evenepoel (Soudal Quick-Step), 40e, et le Danois Jonas Vingegaard, 68e, tous les quatre dans le même temps.
« Ce maillot est une récompense pour tous ces sacrifices »
«Ã‚ Cela représente beaucoup pour moi, a souligné le nouveau leader de la course. J’ai tellement travaillé pour en arriver là. Ces dernières années, j’ai passé beaucoup de temps loin de ma famille. Ce maillot est une récompense pour tous ces sacrifices. Ce résultat est important pour développer ce sport en Équateur. »
Pogacar perd donc sa tunique or. Un choix délibéré. La veille, en arrivant à Bologne, il avait même tenté de freiner au moment du sprint dans le groupe des poursuivants pour la laisser à son dauphin Evenepoel. Parmi la vingtaine d’attardés de cette 3e étape, le jeune Français de Groupama FDJ Lenny Martinez a lâché 4′14′', et Mathieu Van der Poel 2′42′'.
Ce mardi, à l’arrivée à Valloire (Savoie) après l’ascension du Galibier, ils seront beaucoup plus nombreux à naviguer très loin et il est fort probable que le maillot jaune ne se dispute pas à la place cette fois. « Je pense que demain ça va être dur. Pogacar, Vingegaard, ils sont en forme. On l’a vu hier, ils étaient aux avants postes », a commenté Carapaz, se projetant sur les 3 600 m de dénivelés positifs qui ramèneront les coureurs en France.