«Fraude au clavier» : les entreprises sont sur la piste des télétravailleurs tricheurs
Les concernés faisaient croire qu'ils œuvraient activement en maintenant constante, l'activité de leur PC.
«Dans le mot télétravail, il y a télé», entend-on souvent grincher les managers qui imaginent volontiers les collaborateurs consacrer leurs journées à distance à leur canapé plutôt qu’à leur montagne de dossiers. Récemment, des employés américains leur ont donné raison : la troisième banque du pays, Wells Fargo, a licencié une dizaine de salariés accusés de «simulation d’activité du clavier d’ordinateur». En d’autres termes, les concernés faisaient croire qu’ils Å“uvraient activement en maintenant constante, l’activité de leur PC.
Aussi les employeurs contre attaquent-ils, pourchassant ardemment les tire-au-flanc supposés. Pour cela, ils ont recours à des logiciels qui traquent l’activité, des «tattleware», rapporte la version suisse du média 20Minutes . Concrètement, ceux-ci, implantés sur les machines de l’entreprise, vérifient la productivité, en surveillant leur bureau d’ordinateur, l’activité du clavier ou même la localisation GPS.
Conseils farfelus
Le magazine Harvard Business Review (HBR) avance même qu’une entreprise de marketing basée en Floride aurait installé un logiciel prenant des captures d’écran toutes les dix minutes. Cela n’empêche pas les salariés de les contourner, grâce à des outils qui empêchent par exemple à l’ordinateur de se mettre en veille.
Des tutoriels émergent alors sur TikTok ou Youtube, présentant des conseils souvent farfelus. Vous apprenez notamment que vous pouvez ouvrir un logiciel de traitement de texte et placer un verrou sur une touche quelconque du clavier, ce qui permet au document de se remplir et donc, de sembler actif.
Cette bataille entre salariés et firmes pourrait tourner au vinaigre : les employés qui se sentent espionnés accuseraient le coup du manque de confiance qui leur est accordé et faire payer cela, en commençant justement à se contenter du minimum syndical. Ils seraient «plus susceptibles de prendre des pauses non approuvées, d'abîmer les biens du bureau, de voler du matériel, et de travailler délibérément à un rythme ralenti» souligne la revue HBR.