Xi Jinping en France, négociations gelées à Gaza… 5 infos à retenir du week-end
Xi Jinping en France, négociations gelées à Gaza… 5 infos à retenir du week-end
Si vous avez décroché de l’actualité ce week-end, « le Nouvel Obs » vous propose un résumé des principales informations à retenir.
· Le président chinois Xi Jinping en France
Xi Jinping est arrivé ce dimanche 5 mai à Paris. De retour pour la première fois en Europe depuis 2019, le numéro un de la superpuissance asiatique a organisé sa tournée sous le sceau de l’équilibre diplomatique : après la visite d’Etat en France, qui lui demande depuis un an d’user de son influence pour « ramener la Russie à la raison », il se rendra en Serbie et Hongrie, deux pays restés proches de Moscou.
Accueilli peu après 16h à l’aéroport d’Orly par le Premier ministre Gabriel Attal, il sera reçu lundi à l’Elysée par le président français Emmanuel Macron, qui entend prôner la « réciprocité » commerciale et la recherche d’une résolution de la guerre en Ukraine face à un dirigeant chinois qui continue d’afficher son soutien à la Russie. « Nous espérons que la paix et la stabilité reviendront rapidement en Europe, et entendons œuvrer avec la France et toute la communauté internationale à trouver de bonnes pistes pour résoudre la crise », écrit le numéro un de la superpuissance asiatique dans une tribune publiée par le quotidien « le Figaro ».
Paris veut de son côté s’assurer que la Chine, principale alliée du président russe Vladimir Poutine, ne bascule pas dans un soutien clair à son effort de guerre face à Kiev. Voire « l’encourager à utiliser les leviers » dont elle dispose sur Moscou pour « contribuer à une résolution de ce conflit », selon l’Elysée. Emmanuel Macron avait porté ce même message il y a un an lors de sa propre visite d’Etat en Chine, avec des résultats modestes.
Face à la Chine, l’aveuglement français : « On va refaire les mêmes erreurs qu’avec Poutine »
· Les négociations Israël-Hamas au point mort
Une réunion au Caire sur un projet de trêve associée à la libération d’otages dans la bande de Gaza s’est achevée ce dimanche 5 mai sans avancée concrète, pendant qu’Israël et le Hamas restent inflexibles après sept mois de guerre. « La délégation du Hamas a quitté Le Caire ce soir pour Doha afin de mener des consultations et reviendra mardi pour achever les négociations » indirectes avec Israël, indique Al-Qahera News.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahou, a réaffirmé qu’Israël « ne capitulerait pas » face au Hamas et ne pouvait « accepter » les demandes du mouvement islamiste, qui réclame un cessez-le-feu permanent dans le territoire palestinien en préalable à tout accord, notamment sur la libération des otages enlevés le 7 octobre en Israël. Le chef du gouvernement israélien menace toujours de lancer une offensive sur la ville surpeuplée de Rafah, à la lisière sud de la bande de Gaza.
Toujours pas de cessez-le-feu à Gaza, Israël et le Hamas s’accusent de saboter les négociations
· Israël ferme la chaîne Al Jazeera
Dimanche, le gouvernement israélien a « décidé à l’unanimité » de « fermer en Israël » la chaîne qatarie Al-Jazeera, accusant la chaîne de « menacer la sécurité » du pays. Un ordre de saisie du matériel de la chaîne a été publié dans la foulée.
La chaîne qatarie a aussitôt condamné la décision du gouvernement israélien, la qualifiant de « criminelle ». « Nous condamnons et dénonçons cet acte criminel d’Israël qui viole le droit humain de l’accès à l’information », a déclaré Al-Jazeera en arabe dans un communiqué publié sur le réseau social X.
Le gouvernement israélien ordonne la fermeture de la chaîne Al-Jazeera et la saisie de son matériel
Le Hamas a également réagi, qualifiant la décision du gouvernement israélien de « violation flagrante de la liberté de la presse ». La décision d’Israël est « une mesure de rétorsion contre le rôle (…) que joue Al-Jazeera dans la mise en lumière des crimes » de l’armée israélienne dans la bande de Gaza et en Cisjordanie occupée, estime le mouvement islamiste palestinien, qui dénonce dans un communiqué « l’apogée d’une guerre contre les journalistes de la part d’Israël », ayant pour « but de cacher la vérité ».
· Européennes : un premier débat à sept
Les sept principaux candidats aux élections européennes ont pour la première fois débattu ensemble dimanche, durant deux heures, invités du Grand Jury RTL-Le Figaro-M6-Paris Première. Et ils ont concentré la plupart de leurs piques sur l’ultra-favori des sondages, Jordan Bardella.
La tête de listes du Rassemblement national a été la cible d’attaques de ses rivaux en raison des liens de son parti avec la Russie, qui lui a octroyé plusieurs prêts par le passé. « Vous êtes un agent de l’étranger », lui a lancé Marie Toussaint, tandis que Valérie Hayer reprochait au RN de n’avoir jamais soutenu les « condamnations (du Parlement européen) contre l’emprisonnement de l’opposant russe » Alexeï Navalny, décédé en prison depuis, et que Raphaël Glucksmann soulignait son vote contre la création d’un fonds européen de défense.
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Autre angle d’attaque, celui du travail fourni par l’eurodéputé au Parlement européen, avec seulement « 21 amendements » déposés en l’espace de cinq ans. « Vous n’êtes plus le parti à la flamme nationale, mais bien le parti à la flemme nationale », a ironisé l’Insoumise Manon Aubry.
Le candidat d’extrême droite a déroulé ses arguments, fustigeant « l’Europe de Macron avec une immigration imposée, l’écologie punitive, l’enfer fiscal pour nos chefs d’entreprise, la concurrence déloyale, la guerre de tous contre tous ».
· Un eurodéputé allemand « gravement blessé »
L’agression, violente, a choqué l’Allemagne ce week-end : tête de liste du SPD dans la région de Saxe pour les élections européennes, Matthias Ecke a été passé à tabac par quatre inconnus dans une rue de Dresde alors qu’il placardait des affiches électorales. Grièvement blessé, l’élu de 41 ans a dû être hospitalisé et opéré, selon son parti.
Dimanche, un adolescent de 17 ans s’est rendu aux autorités en affirmant être un des auteurs de la violente agression de l’eurodéputé social-démocrate. Le jeune homme s’est rendu à la police à Dresde, dans l’est de l’Allemagne, et a affirmé être « l’agresseur qui a frappé le politicien du SPD ».
Elections européennes : la menace nationale-populiste
Samedi, le chancelier allemand Olaf Scholz a condamné l’agression de Matthias Ecke, assurant que les attaques contre les élus « menaçaient » la démocratie. « Nous ne devons jamais accepter de tels actes de violence ». Selon des chiffres provisoires de police, 2 790 délits ont été commis en 2023 sur des représentants politiques en Allemagne contre 1 806 l’année précédente, mais 2 840 en 2021, année d’élections législatives.