50 ans du GIGN: BFMTV a pu visiter le QG de l'unité d'élite à Versailles-Satory

Fondé en 1974, ce groupement a pour mission de lutter contre une nouvelle forme de grand banditisme: la prise d’otages. Depuis, le GIGN a écrit ses lettres de noblesse, parfois dans la douleur.

L’anniversaire d’une unité d’élite. Ce mardi 16 avril marque le cinquantième anniversaire de la fondation du Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN), qui compte à date un effectif d’un peu moins de 1000 hommes. Lors de sa création sous le mandat de Valéry Giscard-d’Estaing en 1974, le GIGN avait pour mission de lutter contre une nouvelle forme de banditisme, les prises d’otages.

Des membres du GIGN dans le QG de Versailles-Satory, le 16 avril 2024

Lettres de noblesse

Depuis cinquante ans, le GIGN a écrit ses lettres de noblesse, parfois dans la douleur. En 1976, deux ans après sa création, à Djibouti, des indépendantistes prennent en otage un car effectuant le ramassage scolaire de 31 enfants de militaires dans différentes bases françaises. L’opération se solde par la libération de la plupart des otages et la neutralisation des ravisseurs, mais également par la mort tragique de deux fillettes.

En décembre 1994, c’est sur le tarmac de l’aéroport marseillais de Marignane que le GIGN est envoyé afin d’intervenir sur la prise d’otage du vol Air France 8969 en provenance d’Alger. À bord, quatre membres du Groupe islamique armé (GIA) retenaient 220 passagers et les membres d’équipage. Le 26 décembre, le GIGN prend d’assaut l’appareil et parvient à libérer 229 otages civils.

Plus récemment, le 9 janvier 2015, c’est une nouvelle fois le GIGN qui a du faire face à Chérif et Saïd Kouachi, les deux terroristes qui quelques jours plus tôt ont commis les attentats contre Charlie-Hebdo. Alors que les autorités souhaitent les deux frères vivants, les militaires vont être contraints d’abattre les deux hommes.

“Protégés par l’anonymat”

Ce mardi, BFMTV a eu l’opportunité de pouvoir visiter le QG du GIGN à la caserne Pasquier de Versailles-Satory, dans les Yvelines. À notre antenne, le lieutenant-colonel Cédric présente plusieurs de ses hommes ainsi que leurs équipements.

“Vous avez la fonction de négociateur. Il est équipé d’un casque balistique avec des jumelles de vision nocturne pour pouvoir évoluer de nuit, un gilet pare-balles lourd, un fusil. Là, vous avez un équipier équipé lourd avec un bouclier balistique. Ça arrête des munitions de guerre”, présente-t-il.

En ce qui concerne le choix de l’arme pour la mission, là non plus, rien n’est laissé au hasard. “Ce qui va déterminer le type de fusil, c’est la menace face à nous et le milieu dans lequel on va évoluer, la distance d’engagement, à l’intérieur ou à l’extérieur, avec des fusils aux longueurs de canons différentes”, ajoute le lieutenant-colonel.

En ce qui concerne l’anonymat de chacun des membres, ils sont tous cagoulés, ce dernier l’explique facilement. “On est tous camouflés car nous sommes protégés par l’anonymat, et aussi car nous évoluons dans un milieu civil où nous ne faisons pas que des missions d’urgence mais aussi de police judiciaire”, termine-t-il.

Parmi les près de 1.000 hommes qui constituent à date le GIGN, 500 sont stationnés dans la base versaillaise. Les autres sont dans les quatorze autres implantations régionales du groupement.