Open d’Australie : Monfils solide, le marathon de Mannarino, les larmes d’Atmane… Ce qu’il faut retenir de la deuxième journée

Gaël Monfils n’a pas raté ses débuts pour son 18e Open d’Australie en battant l’Allemand Hanfmann en trois sets. (Photo: Frank Molter/dpa)

En attendant le choc Garcia-Osaka, prévu en deuxième partie de nuit australienne (fin de matinée en France), il y avait quelques Français(e) s sur les courts de Melbourne pour tenter de décrocher une qualification au 2e tour. Chez les garçons, le bilan est plutôt positif (six sur dix engagés). Notamment pour Ugo Humbert (n°21), tombeur du Belge David Goffin (6-2, 7-5, 5-7, 6-3).

Chez les filles, c’est du 50/50. Fiona Ferro n’a pas réussi à franchir l’obstacle face à l’invitée américaine Kessler (3-6, 6-3, 6-2) alors que Gracheva a logiquement disposé de la Belge Wickmayer (6-3, 6-4).

Le match : Mannarino épuise Wawrinka

Le duel des vétérans a tenu des promesses. Cela faisait 45 ans qu’il n’y avait pas eu un match aussi « vieux » au Majeur australien. Et le plus jeune l’a emporté dans la fournaise de la mi-journée…

Adrian Mannarino, 35 ans, est venu à bout de l’ancien triple vainqueur en Grand Chelem Stan Wawrinka, 38 ans, en cinq sets et 3h36 de combat.

Le gaucher tricolore, qui étrenne ce lundi son meilleur classement de 19e mondial, s’est imposé à l’usure face à un Suisse exténué après avoir été mené deux manches à une (6-4, 3-6, 5-7, 6-3, 6-0).

Le Français : une première pour Van Assche

Cette victoire-là, il a fallu aller la chercher… Luca Van Assche, 19 ans et 87e mondial, s’est offert le premier succès de sa carrière sur les courts de Melbourne Park en battant le local James Duckworth en cinq sets et plus de 3h30 de lutte (6-7 (2), 6-3, 3-6, 6-3, 6-3).

Le lauréat de Roland-Garros junior en 2021, qui n’avait encore jamais disputé de rencontre au bout des cinq manches, a montré qu’il avait de la caisse. Il en aura sûrement besoin au tour suivant face à l’Italien Lorenzo Musetti (25e), qui a battu Benjamin Bonzi en quatre sets (7-6 (3), 7-6 (4), 4-6, 6-2).

Le chiffre : 1

Le court n° 6 de Melbourne a pris des allures de… Roland-Garros. Soutenu par une petite mais bruyante colonie de supporters français (et accessoirement par son épouse Elina Svitolina), Gaël Monfils n’a pas raté son entrée en lice dans son 18e Open d’Australie et ouvert son compteur de victoires pour 2024.

Sérieux, appliqué, solide au fond du court, auteur de 16 aces, le Parisien a sèchement battu l’Allemand Hanfmann (6-4, 6-3, 7-5 en 2h19).

Absent l’an dernier, Monfils, 37 ans, affrontera au 2e tour l’Argentin Etcheverry (n° 30), qui a facilement battu Andy Murray (6-4, 6-2, 6-2). Avec pour le vainqueur la perspective de retrouver Novak Djokovic…

Le chanceux : Hugo Gaston

Éliminé en qualifications, Hugo Gaston n’a pas raté sa deuxième chance. Repêché dans le tableau principal après le forfait du Croate Gojo, le « lucky loser », 97e mondial, s’est imposé pour la première fois de sa vie à Melbourne devant l’Espagnol Roberto Carballes (63e) (6-3, 6-2, 3-6, 6-4) au premier tour lundi.

Le fantasque gaucher toulousain aura affaire à un rival d’un tout autre calibre au tour suivant, avec le n° 12 mondial Taylor Fritz. Mais l’Américain semble en délicatesse avec sa cheville…

La phrase : « C’est la première fois que ça m’arrive », les crampes d’Atmane

Face au n° 3 mondial Daniil Medvedev, Terence Atmane a vécu un supplice. Issu des qualifications pour sa première participation à un tableau final de Grand Chelem, le Nordiste, 144e à l’ATP, a tenu deux heures et demie avant de s’effondrer au sens propre du terme -5-7, 6-2, 6-4, 1-0 ab).

Le natif de Boulogne-sur-Mer a profité du rodage du Russe (qui disputait son premier match de la saison) pour prendre le premier set alors qu’il était mené 3-5. Mais au début du 3e set, Atmane a commencé à ressentir de vives crampes, à l’image de celles de Laurent Lokoli pendant les qualifications.

Incapable de servir, sur une jambe, le jeune Français, en larmes sur son banc, a dû se résoudre à jeter l’éponge au début du quatrième set. « C’est la première fois que ça m’arrive, a-t-il expliqué. C’est lié à 100 % au stress car physiquement je me sentais encore frais après mes qualifs. »

Son adversaire était pourtant lui aussi patraque. « Il ne faisait pas chaud comme ça ces derniers jours, explique Medvedev. J’ai commencé à me sentir dans le dur physiquement dans le troisième set, j’ai levé la tête, et c’est exactement le moment où il a commencé à avoir des crampes… »

L’image : le pas de danse de Tsitsipas

Stefanos Tsitsipas a (un peu) tremblé face au lucky loser Zizou Bergs avant de redresser la barre (5-7, 6-1, 6-1, 6-3). Le Grec a surtout gratifié le public australien d’une volée pour le moins inhabituelle. Le Belge a en effet joué une remise réflexe rétro et la balle est revenue dans son camp.

Tsitsipas s’est alors penché au-dessus du filet (en prenant bien garde de ne pas le toucher) pour claquer une volée croisée gagnante dans le camp de son adversaire. Un joli pas de danse qui a laissé le Belge pantois…