Biathlon. Ogre, doublé, revanche… Quatre raisons de ne pas rater une miette de la Coupe du monde

Le Norvégien Johannes Thingnes Boe a été sacré champion du monde de l’individuel, à Oberhof, en Allemagne, le 14 février 2023.

La Coupe du monde de biathlon reprend en ce dernier week-end de novembre. Julia Simon pourra-t-elle réaliser le doublé ? Johannes Boe sera-t-il aussi fort qu’en 2022-2023 ? Voici quatre bonnes raisons de n’en pas manquer une miette.

Elle est enfin de retour ! La Coupe du monde biathlon reprend ce week-end, à Östersund en Suède. Elle s’ouvrira par deux relais samedi 25 novembre et se tiendra jusqu’au dimanche 3 décembre, avec les deux poursuites en clôture.

Le principal changement de la saison 2023-2024 est que le Grand-Bornand (Haute-Savoie) n’accueillera pas d’épreuves, pour la première fois depuis 2018. Julia Simon, la tenante du titre, Quentin Fillon Maillet, vainqueur en 2022 ou encore le Norvégien Johannes Boe, sacré en 2023, seront tous là pour faire vibrer les téléspectateurs.

La Française Julia Simon parviendra-t-elle a réaliser le doublé ? Son compatriote Quentin Fillon Maillet retrouvera-t-il sa forme de 2022 ? Voici quatre (bonnes) raisons de ne pas rater cette nouvelle saison.

Un doublé de Julia Simon ?

La biathlète des Saisies a survolé la saison précédente, remportant son premier gros globe de cristal à 26 ans. En jaune dès le mois de décembre, elle n’a plus quitté le maillot de leader du général jusqu’à la fin de saison, bien que longtemps talonnée par la Suédoise Elvira Oeberg, finalement cinquième.

À 27 ans, la championne du monde de la poursuite est favorite à sa propre succession, d’autant plus que certaines des meilleures biathlètes ont annoncé mettre fin à leurs carrières, comme les deux Norvégiennes Tiril Eckhoff (gros globe en 2021) et Marte Olsbu Roeiseland (gros globe en 2022).

Julia Simon a cependant vécu une fin de saison tourmentée. En juillet 2023, elle n’a pas participé au stage avec l’équipe de France pour « raisons personnelles » : le journal L’Équipe révèle alors qu’elle fait l’objet de deux plaintes pour fraude à la carte bancaire, dont une lors de l’été 2022 sur celle de Justine Braisaz-Bouchet, sa coéquipière en équipe de France, de retour cette saison après un congé maternité.

Julia Simon s’est donc entraînée seule cet été. Lors de sa première prise de parole sur cette affaire fin août, elle a clamé son innocence et indiqué avoir porté plainte pour usurpation d’identité. Cette affaire viendra-t-elle troubler la saison de la Tricolore ?

Quelle forme pour Justine Braisaz-Bouchet ?

La deuxième inconnue, c’est elle : Justine Braisaz-Bouchet. De retour après une saison blanche du fait de sa maternité, la championne olympique de la mass-start, 27 ans, sera le deuxième atout expérience de l’équipe de France. Avec Julia Simon, elles auront la lourde tâche de porter les jeunes Sophie Chauveau, Lou Jeanmonnot, Chloé Chevalier et Gilonne Guigonnat, maintenant qu’Anaïs Chevalier-Bouchet a pris sa retraite.

Dans quelle forme sera-t-elle ? Sera-t-elle surtout plus régulière, elle qui avait pour habitude d’alterner l’excellent et le catastrophique ? À quel point sera-t-elle affectée par l’affaire de la fraude à la carte bancaire ? « C’est une affaire privée. Pour moi, elle n’a pas sa place ni dans le collectif, ni dans mon projet sportif. Je ne suis pas inquiète pour cet hiver », avait-elle évacué il y a quelques jours devant plusieurs médias, dont Nordic mag, Le Dauphiné Libéré et RMC.

L’individuel dimanche (11 h 20) donnera de premières réponses à toutes ces questions.

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Quentin Fillon Maillet saura-t-il se relever ?

Chez les hommes, l’attention sera portée sur Quentin Fillon Maillet. Le vainqueur du gros globe de cristal et auteur d’une saison fantastique en 2022 – cinq médailles olympiques, dont deux en or -, est complètement passé au travers l’an passé : huitième du général, avec seulement deux podiums.

Aura-t-il évacué les doutes sur le pas de tir ? Retrouvé de la confiance sur les skis ? Il pourra pour cela compter sur l’arrivée de deux nouveaux coachs : Simon Fourcade et Jean-Pierre Amat, qui ont respectivement remplacé Vincent Vittoz et Patrick Favre, après une fin de saison houleuse.

«Ã‚ QFM », Émilien Jacquelin et Fabien Claude, les leaders de l’équipe masculine, avaient en effet été « à l’initiative » de ce changement, estimant ne plus être « en phase » avec les techniciens, après une année très décevante pour les Bleus – seulement six podiums individuels.

Tout comme le Jurassien, Émilien Jacquelin, double champion du monde de poursuite, sera attendu après avoir mis un terme prématuré à sa saison l’an passé (il a manqué les trois étapes de la fin de la Coupe du monde). « Le réservoir est vide », avait-il expliqué, alors qu’il était déjà loin au classement général (10e), estimant manquer de fraîcheur physique et mentale.

L’ogre Johannes Boe toujours aussi impérial ?

À l’inverse des Tricolores, le Norvégien Johannes Boe a survolé la Coupe du monde en 2022-2023 : sept médailles aux Mondiaux en autant de courses, vainqueur de tous les sprints de la saison, 19 courses individuelles remportées (sur 23 !), et un quatrième gros globe de cristal à la clé.

Extrêmement dominateur sur les skis, il parvenait à rattraper une à deux balles de pioche à chaque course sur la piste.

«Â Une de ses faiblesses est d’être complètement battable lorsqu’il perd la main, analysait Quentin Fillon Maillet auprès de Nordic Mag il y a quelques jours. Mon objectif est d’obtenir de bonnes statistiques de tir pour combler l’écart que je pourrais avoir en ski. Cela dit, je vais quand même tout donner en piste pour rivaliser avec lui ! À mon avis, il est battable ».

À 30 ans, Johannes Boe est déjà l’un des meilleurs biathlètes de l’histoire. Sera-t-il capable de conquérir un cinquième gros globe ? Ou sera-t-il détrôné, enfin, par son jeune compatriote Sturla Laegreid ? Le cadet, 26 ans, a terminé dauphin au classement général lors des trois dernières saisons, talonnant régulièrement Johannes Boe en 2022-2023. Cette saison sera-t-elle la bonne pour Sturla Laegreid ? Ou celle d’une nouvelle domination sans partage de l’ogre Johannes Boe ? On vous l’a dit, cette Coupe du monde de biathlon n’est à manquer sous aucun prétexte.