Kylian Mbappé tout sourire sur la pelouse de la Beaujoire samedi soir lors de Nantes-PSG. AFP/Sebastien SALOM-GOMIS
Jusqu’au bout de cette douce soirée nantaise, il a suscité l’impatience. Après être descendu en dernier du bus du PSG qui venait d’arriver à la Beaujoire 1h30 avant le coup d’envoi, Kylian Mbappé a de nouveau fermé la marche lorsque l’ensemble de la délégation parisienne a quitté l’enceinte nantaise à 23h37. Bonnet sur la tête, le numéro 7 a traversé la zone mixte où se trouvait une grappe de journalistes en attente d’une déclaration, d’un mot, d’un signe pour savoir ce qu’il se passait dans la tête de l’animateur principal de la semaine du PSG.
Il n’en aura rien été, le champion du monde filant sans dire un mot en direction du petit van qui l’attendait dans les entrailles de la Beaujoire avant de reprendre l’avion en direction de Paris. Les fans, aussi, l’attendaient, criant son prénom à gorge déployée, pendant que Randal Kolo Muani faisait le service après-vente auprès des supporters de son ancien club. Mais le « Kyks » s’éclipsait sans se retourner.
La scène était révélatrice des derniers jours passés où le nom de Kylian Mbappé aura été dans toutes les bouches après que celui-ci a annoncé son départ du club parisien à la fin de la saison, mais sans que le principal concerné ne dise un mot sur sa situation qui agite le monde du football. Aucun salarié du club de la capitale ne s’était non plus risqué à évoquer le sujet, Luis Enrique préférant attendre que son président Nasser Al-Khelaïfi et Mbappé prennent la parole pour le faire à son tour.
Il aura finalement fallu attendre que Danilo Pereira en parle du bout du bout des lèvres pour avoir un premier ressenti sur cette folle semaine. Le Portugais, comme tous ses partenaires, a été informé vendredi, avant l’entraînement, par le champion du monde de sa décision de s’en aller. Sans surprise, il ne s’est pas grandement épanché sur ce dossier, prenant bien le soin de regarder l’attaché de presse du club à ses côtés au moment de s’exprimer. Il a simplement reconnu que l’agitation autour de l’avenir de l’attaquant ne préoccupait pas le groupe. « Comment avons-nous vécu cette semaine ? C’était normal. C’est normal pour l’équipe et pour lui aussi, a expliqué le défenseur portugais. Ce n’est pas à moi de parler de ça. Est-ce que ça va perturber le groupe ? Je ne crois pas. C’est différent de jouer sans lui. Mais on a des joueurs qui peuvent faire la différence. » L’entraîneur parisien s’est lui contenté d’un simple « non » au moment de répondre à la même question.
Toujours chambreur et compétiteur
Surtout, cela n’a pas l’air de perturber Kylian Mbappé qui a terminé sa semaine avec un 21e but inscrit, sur pénalty, en 20 matchs de Ligue 1 après être sorti du banc à l’heure de jeu. Son large sourire affiché sur le banc des remplaçants où il côtoyait ses potes Hakimi et Dembélé traduisait bien la légèreté avec laquelle il traverse cette période, sans pour autant oublier l’impératif de résultats et les prochaines échéances. Insatiable, imperturbable, compétiteur dans l’âme, l’attaquant français fait fi des éléments extérieurs en réalité, étant simplement déterminé à faire le boulot jusqu’à la fin de son contrat le 30 juin.
Il n’y avait qu’à voir sa prestation de la semaine en Ligue des champions contre le Real Sociedad (2-0) pour se rendre compte de son implication sur le terrain, alors qu’il avait annoncé sa décision à son président le vendredi précédent au Campus PSG. C’est lui qui avait montré la voie à ses partenaires en ouvrant le score, remettant son équipe dans le sens de la marche.
Ceux qui l’ont côtoyé ces derniers jours ou dans les moments qui ont suivi sa fameuse rencontre avec « NAK » ne disent pas autre chose : l’attitude du buteur n’a pas changé. Il reste ce chambreur dans l’intimité du vestiaire, jamais avare en blagues tout en gardant ce goût prononcé pour la compétition dans les petits exercices à l’entraînement. La perspective de son futur départ – certainement au Real Madrid – n’est, en tout cas, clairement pas de nature à altérer son rendement et son humeur. Il aura encore tout le loisir de le prouver lors des semaines à venir. Paris compte sur lui.
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