Une unité d’artillerie tire en direction de Gaza, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe islamiste palestinien Hamas, en Israël. /Photo prise le 22 février 2024/REUTERS/Susana Vera
par Ibraheem Abu Mustafa et Nidal al-Mughrabi
RAFAH, bande de Gaza/LE CAIRE (Reuters) – Une mosquée et plusieurs maisons ont été détruites par les bombardements israéliens dans la nuit de mercredi à jeudi à Rafah, ville du sud de la bande de Gaza toujours sous la menace d’un assaut des forces israéliennes malgré la poursuite de discussions pour une trêve et la libération des otages du Hamas.
Le ministère de la Santé de Gaza, sous contrôle du groupe islamiste palestinien, a déclaré que 97 personnes avaient été tuées et 130 autres blessées au cours des dernières 24 heures, mais que la plupart des victimes se trouvaient encore sous les décombres ou dans des zones inaccessibles pour les secours.
Rafah est devenue le dernier refuge des Palestiniens de la bande de Gaza chassés par les combats et les bombardements des derniers mois. Les agences humanitaires estiment qu’environ 1,5 million de personnes – les deux-tiers des Gazaouis – sont entassées dans la ville adossée à la frontière égyptienne.
Dans le centre de Rafah, la mosquée Al Farouk a été réduite à l’état de ruines dans un raid aérien. Les façades des immeubles adjacents ont été soufflées. Selon les autorités, quatre maisons ont été touchées dans le sud de la ville et trois dans le centre.
Les habitants ont estimé que les bombardements israéliens de la nuit n’avaient jamais été aussi intenses depuis l’opération menée par Israël il y a dix jours pour libérer deux otages.
“On ne pouvait pas dormir. Le son des explosions et des avions au-dessus de nous ne s’arrêtait jamais”, a déclaré Jehad Abouemad, 34 ans, qui vit sous une tente avec sa famille.
Les autorités sanitaires de Gaza ont également fait état de la mort de 20 personnes au moins dans des frappes sur deux maisons dans le centre de la bande de Gaza, dans un autre secteur de l’enclave palestinienne où les forces israéliennes n’ont pas mené d’opérations terrestres.
HANIYEH AU CAIRE
Lancée le 7 octobre dernier en représailles aux attaques du Hamas qui ont fait 1.200 morts dans le sud d’Israël, l’offensive israélienne dans la bande de Gaza a coûté la vie à près de 30.000 Palestiniens, selon le ministère de la Santé de Gaza.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a menacé de déclencher une attaque sur Rafah d’ici au début du mois de ramadan, le 10 mars, si le Hamas n’a pas libéré d’ici là tous les otages qu’il détient depuis son attaque du 7 octobre.
Des discussions visant à conclure un cessez-le-feu en échange de la libération des plus de 100 otages qui seraient encore aux mains du Hamas ont buté il y a deux semaines sur le refus de Benjamin Netanyahu d’accepter une contre-proposition du Hamas d’une trêve de quatre mois et demi débouchant sur un retrait des troupes israéliennes de l’enclave.
Le groupe palestinien exige la fin des combats et le départ de l’armée israélienne. Israël s’est fixé pour objectif d'”éradiquer” le Hamas avant tout retrait.
L’arrivée cette semaine en Egypte du chef du bureau politique du Hamas Ismail Haniyeh, sa première visite publiquement annoncée au Caire depuis décembre, indique que les tractations se poursuivent, même si peu d’éléments ne fuitent sur l’état des discussions.
Sami Abou Zouhri, un haut responsable du Hamas, a déclaré à Reuters qu’Israël revenait désormais sur des termes qu’il avait acceptés début février dans le cadre d’une offre de cessez-le-feu élaborée à Paris avec les Etats-Unis et les médiateurs égyptien et qatari.
Mercredi, Benny Gantz, membre du cabinet de guerre israélien, a fait état de premiers signes prometteurs quant à la conclusion d’un accord tout en promettant la poursuite des combats.
(Jean-Stéphane Brosse pour la version française)
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