Victime d'insultes, une étudiante juive déplore être perçue comme une "sioniste" dans son université
Lara, étudiante juive, témoigne auprès de RMC ne plus aller en cours à cause du climat actuel qui règne dans les universités avec les mobilisations propalestieniennes. Victime d’insultes, elle déplore le fait d’être perçue comme une “sioniste colon” ou juive “d’extrême droite”. “Quasiment plus personne ne me parle”.
Sciences-Po Paris bloqué puis évacué vendredi, manifestation au Panthéon… Des perturbations ou des occupations partielles ont eu lieu dans de nombreux autres campus en France (Havre, Dijon, Reims, Poitiers, Saint-Etienne, Menton, Lille…)
Des policiers devant l’entrée de Sciences Po Paris, le 14 mars 2024 à Paris
La mobilisation étudiante pour Gaza et la Palestine prend de l’ampleur au sein des universités françaises et devrait perdurer la semaine prochaine.
Au sein des universités, certains étudiants de confession juïve ont la sensation d’être les victimes collatérales de ces mobilisations, se disant stigmatisés et pris à partie sur les campus à cause de leur religion.
Depuis plusieurs semaines, Lara, étudiante de confession juive ne va plus en cours, épuisée du traitement que lui inflige ses camarades. “Les insultes… Quasiment plus personne ne me parle sur mon campus, les gens ne se mettent plus à côté de moi en cours”, déplore-t-elle au micro de RMC.
“Cela devient très compliqué d’établir un dialogue”, poursuit-elle. “Le climat global, c’est soit on rejoint le mouvement propalestinen, soit on est sioniste, alors que ce n’est pas du tout aussi binaire que cela”.
“La cause palestinienne ne peut justifier l’antisémitisme”, plaide le président de l’Union des étudiants juifs de France
Devant cette polarisation du débat et des dérives qu’elle peut entraîner, Samuel Lejoyeux, président de l’Union des étudiants juifs de France appelle le gouvernement à la plus grande fermeté: “La mobilisation étudiante, en soit, ce n’est pas un problème. La cause propalestineinne, ce n’est pas un problème. En revanche, c’est sanctionner fermement toute dérive antisémite et toute dérive dans des discours de violence notamment la reprise de la rhétorique du Hamas. La cause palestinienne ne peut justifier l’antisémitisme”, expose-t-il.