Pour les agriculteurs, « il faut des décisions concrètes, immédiates », plaide Thierry Cotillard, se disant « favorable à une loi Egalim qui aille plus loin sur la directivité et la transparence ». LP/Jean-Baptiste Quentin
Les prix planchers proposé par Emmanuel Macron, samedi, lors de sa visite tourmentée du Salon de l’agriculture, ne seraient pas forcément une bonne idée, selon Thierry Cotillard, le patron des Mousquetaires/Intermarché.
«Ã‚ On a été un peu surpris de l’annonce, la notion de prix plancher n’avait pas été évoquée avec les autres ministres, ni Gabriel Attal, ni le ministre de l’Agriculture », a déclaré Thierry Cotillard ce mardi matin sur France Inter. Et d’ajouter : « Je pense que cela va être un frein dans une compétitivité européenne où on est aussi très heureux d’exporter, mais je laisse les responsables agricoles s’exprimer sur le sujet ».
Selon lui, « avant de mettre d’accord l’ensemble des acteurs européens sur ce sujet-là, il va se passer quelque temps, voire quelques années et les agriculteurs ne peuvent plus attendre », explique-t-il. « Il faut des décisions concrètes, immédiates », plaide-t-il, se disant « favorable à une loi Egalim qui aille plus loin sur la directivité et la transparence ».
Concernant les centrales d’achat européennes très critiquées, Thierry Cotillard affirme que le groupe achète tout en France mais « si on a la confirmation que c’est bien légal (et la lecture qu’on en a c’est que c’est légal), on devra y aller sinon il y aura trop d’écart de prix avec nos concurrents ».
Selon lui, ces centrales européennes « sont utiles pour peser sur l’inflation ». Cependant, il se dit prêt à proposer « une charte » avec les cinq dirigeants de la grande distribution pour « exclure de la centrale européenne tous les dossiers qui auraient une composante importante en produits agricoles ». « Il y a 10 % des dossiers qui doivent quitter les centrales européennes pour protéger les revenus des agriculteurs », selon lui.
Les propos de Marc Fesneau « pas au niveau »
Dans un autre registre, le patron d’Intermarché est revenu sur la sortie de Marc Fresneau, le ministre de l’Agriculture accusant la grande distribution d’un « manque de patriotisme ». « La grande distribution, c’est des entreprises françaises. Donc soit ils sont français, soit ils sont multinationaux apatrides, avait-il lancé jeudi dernier, lors d’une visite d’exploitation agricole dans le Finistère. Mais, enfin, ils ont des responsabilités à prendre devant nous. Chacun doit prendre sa part. S’ils considèrent qu’ils ne pas français, c’est un manque de patriotisme. Je regrette ça ».
Des propos que le patron des Mousquetaires/Intermarché a jugé « très déplacés » et « pas au niveau », les propos du ministre de l’Agriculture. « J’aurais préféré qu’il mette autour de la table les industriels, les agriculteurs et les distributeurs », a-t-il dit en ajoutant que sa marque de distributeur avait « fait le choix il y a cinquante ans d’avoir des usines en France » et que « les œufs, le beurre, la volaille, le bœuf… tout ce qu’on vend en matière brute est 100 % français ».
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