Une manifestation contre la transphobie organisée à Paris avant une conférence controversée
Les manifestants se sont réunis à l’université Panthéon-Assas lundi 6 mai pour protester contre la tenue d’une conférence autour du livre “Transmania”, qui se présente comme une “enquête sur les dérives de l’identité transgenre”.
Des manifestants pour défendre les droits des personnes trans, devant le bureau des Nations Unies à Genève, le 11 juin 2023. (photo d’illustration)
Quelque 150 personnes ont protesté lundi 6 mai à Paris, à l’appel d’associations engagées contre la transphobie, pour protester contre l’organisation par l’université Panthéon-Assas d’une conférence avec les autrices du livre controversé Transmania, a constaté une journaliste de l’AFP.
“Transphobes, hors de nos facs!”, “Pas de quartier pour les fachos!”: les manifestants ont été maintenus par des forces de l’ordre, déployées en grand nombre, à plusieurs dizaines de mètres du lieu de la conférence organisée par un syndicat étudiant d’extrême-droite, dans le 13e arrondissement.
Un livre qui “renforce la transphobie”
Le rassemblement a été émaillé de tensions à l’arrivée des deux autrices du livre contesté, puis de quelques militantes d’un collectif féministe d’extrême-droite, Némésis, venues les soutenir. “Cassez-vous !”, leur ont lancé les manifestants.
Les organisateurs du rassemblement, dont Solidaires étudiants et “Assas in progress”, s’opposent à la promotion du livre Transmania qui se présente comme une “enquête sur les dérives de l’identité transgenre”. “C’est un livre de propagande d’extrême droite. La fac autorise des interventions transphobes”, a dénoncé, sous couvert d’anonymat, une des organisatrices.
“Le discours des deux autrices ne peut que renforcer la transphobie et augmenter les violences envers les personnes transgenres”, a estimé Sébastien Tüller, un militant d’Amnesty International.
Conférence organisée par un syndicat d’extrême-droite
La conférence en présence des deux autrices, Dora Moutot et Marguerite Stern, qui se défendent de toute transphobie, a été organisée à l’initiative du syndicat La Cocarde étudiante, classé à l’extrême-droite. “Plus d’une dizaine de camions de CRS pour protéger notre conférence (…). Voilà l’état de la liberté d’expression dans nos universités”, a écrit le syndicat sur le réseau social X. Environ 70 personnes ont assisté à la conférence, selon La Cocarde étudiante. Face aux appels à interdire l’évènement, le président de l’université a indiqué à l’AFP avoir décidé son maintien “au nom de la liberté d’expression”. “Les universités sont avant tout des lieux de débats et de confrontation des idées, y compris quand les idées sont discutables, voire franchement contestables”, a déclaré Stéphane Braconnier.