Un bien mis en location saisonnière rapporte en moyenne près de 7.800 euros par an en France
Une étude Deloitte pour Airbnb montre que 176 millions de nuitées ont été réservées en France en 2023 par 44 millions de voyageurs sur les plateformes de location de courte durée.
En 2023, 176 millions de nuitées ont été réservées en France dans des “hébergements de courte durée” (via Airbnb, Abritel, etc.) dans près de 25.500 communes sur les 34.816 communes de France métropolitaine, révèle une étude de Deloitte pour Airbnb. Les trois-quarts des nuitées ont été réservés en dehors des cinq départements les plus touristiques (Paris, Alpes-Maritimes, Haute-Savoie, Var et Bouches-du-Rhône) et 25% des réservations ont été faites dans les départements ruraux peu urbanisés.
erlin était parti en guerre contre AirBnB .
On notera ici qu’une nuitée correspond “à la somme des nuits passées par chaque client dans un hébergement ; deux personnes séjournant trois nuits dans un hébergement correspondent ainsi à six nuitées”.
Airbnb est en majorité utilisé par les Français. 64% des voyageurs venaient de France, 5% d’Allemagne, du Royaume-Uni et des Etats-Unis, 3% de Belgique et 2% d’Espagne, des Pays-Bas et de Suisse. Les voyageurs européens représentent donc 89% des nuitées réservées.
Un voyageur qui loge dans un hébergement de courte durée a dépensé en moyenne 99 euros par jour en 2023 avec une différence notamment en fonction de sa provenance. Dans ces dépenses sont compris l’hébergement, les restaurants, les courses alimentaires et non alimentaires, les transports ou encore les loisirs. Les voyageurs nationaux dépensent en moyenne 88 euros par jour et les voyageurs internationaux dépensent en moyenne près de 120 euros par jour.
21,9 milliards d’euros dépensés
Au total les voyageurs ont dépensé 21,9 milliards d’euros (hébergement, transport, restaurants, loisirs, courses…) lors des 176 millions de nuitées réservées en 2023. Au premier rang des bénéficiaires, les acteurs de la restauration ont récolté la plus grosse part des dépenses locales des voyageurs après l’hébergement (8,5 milliards d’euros), avec plus de 4,5 milliards d’euros de dépenses.
Les dépenses des voyageurs ont généré plus de 4,9 milliards d’euros de taxes dont environ 280 millions d’euros de taxe de séjour collectée et reversée aux municipalités et aux offices de tourisme par les plateformes pour le compte des propriétaires, 586 millions d’euros d’impôts sur le revenu payés par les propriétaires d’hébergements l’année dernière, et plus de 4 milliards d’euros de recettes fiscales directes et indirectes (TVA, CSG, CVAE, taxe sur les salaires et autres) générées par les dépenses des voyageurs dans les entreprises locales à travers la France.
7 milliards d’euros de revenus brut
Pour les impôts sur le revenu collectés, Airbnb par d’une hypothèse d’un prix moyen de 40 euros par nuitée (soit 80 euros pour un couple par jour par exemple). “Les hôtes ont touché plus de 7 milliards d’euros de revenus brut” (donc avant impôts), calcule ainsi Deloitte, que ces hôtes passent par Airbnb ou une autre plateforme de location saisonnière.
Selon le syndicat des professionnels de la location meublée (SPLM), dans sa première étude sur la filière publiée en 2023, 900.000 résidences sont proposées à la location touristique par an en France. Autrement dit, chaque bien mis en location courte durée rapporte en moyenne près de 7.800 euros par an.
Une étude Asterès estimait auparavant qu’un particulier gagnait 3.916 euros brut en 2022 grâce à sa location Airbnb. Il s’agit ici d’une médiane, avec 50% des hôtes ayant gagné plus et 50% ayant gagné moins. Une fois pris en compte toutes les taxes et les impôts, les gains médians s’établissaient à 3.086 euros net cette année là.
Sidy Diop, associé au sein du département Economic Advisory chez Deloitte, explique cette différence par rapport aux 7.800 euros: “L’étude Astéres évalue les gains de pouvoir d’achat que provoque Airbnb pour un nombre d’hôtes restreint: les particuliers et leurs résidences principales et secondaires. Ils ne prennent pas en compte les hôtes professionnels (250.000 résidences sur les 900.000, soit 28% des résidences selon l’étude du SPLM), et ceux dont le logement est un investissement locatif (9% des 900.000 résidences d’après l’étude du SPLM). Ces hôtes-là, non pris en compte dans l’étude Astéres, bénéficient d’un revenu locatif plus élevé”.
En outre, l’étude d’Asterès porte uniquement sur les gains via Airbnb et pas sur les revenus générés via l’ensemble des plateformes de location saisonnière (un propriétaire pouvant à la fois louer sur Airbnb et Abritel un même bien par exemple).