Une femme est décédée dans un couloir du CHU de Nantes la semaine dernière. Les syndicats voient dans ce drame un manque de moyens de l’hôpital face au pic de fréquentation hivernal
Une patiente est morte sur un brancard aux urgences du CHU de Nantes, le 2 janvier dernier (illustration)
CHU – Une femme est décédée dans un couloir du CHU de Nantes la semaine dernière. Les syndicats voient dans ce drame un manque de moyens de l’hôpital face au pic de fréquentation hivernal
C’est le syndicat Force Ouvrière qui a donné l’alerte. La semaine dernière, une patiente est morte alors qu’elle se trouvait dans la file d’attente des urgences du CHU de Nantes. Depuis, le débat est vif alors que les syndicats voient dans ce drame un manque de moyens de l’hôpital face au pic de fréquentation hivernal. 20 Minutes fait le point.
Que s’est-il passé ?
Le 2 janvier dernier, un patient qui se trouvait aux urgences du CHU de Nantes est décédé sur un brancard, confirme la direction de l’établissement sans donner de détails sur son identité. Selon le journal Ouest-France, il s’agit d’une femme âgée de 86 ans, arrivée pour un Covid et qui présentait des comorbidités sévères (plusieurs maladies chroniques).
Mais de son côté, le CHU assure que cette dame ne nécessitait pas de prise en charge prioritaire. Celle-ci avait été « évaluée à son arrivée par un infirmier d’accueil et d’orientation » et présentait alors une « absence de douleur aiguë », une « absence d’atteinte des organes vitaux et une « absence de critère de gravité potentielle nécessitant un diagnostic rapide », assure la direction.
Pourquoi cette femme est-elle décédée ?
Prise en charge trop lente ? Manque de soins ? Le CHU réfute ce scénario et donne sa version des faits. « La patiente a présenté un arrêt cardio-respiratoire devant une équipe médico-soignante qui a ainsi pu démarrer immédiatement la réanimation. La patiente a alors retrouvé une activité cardiaque, peut-on lire dans le communiqué de la direction. Compte tenu des antécédents médicaux de la patiente, la question s’est posée du niveau de soins à lui apporter. » En accord avec la famille, les équipes médicales auraient alors décidé d’interrompre « les soins invasifs » pour passer à des « soins de confort ». Le décès est intervenu « quelques heures après ».
D’après Force Ouvrière, cette femme « serait probablement décédée quelles que soient les circonstances ». « Mais cette patiente aurait dû juste transiter aux urgences, on aurait dû pouvoir lui trouver un lit, où elle aurait pu mourir plus dignement », a dénoncé auprès de l’AFP Jérémy Beurel, secrétaire général adjoint FO du CHU de Nantes.
L’engorgement des urgences est-il en cause ?
Car les syndicats voient dans ce drame une conséquence d’une saturation des services, avec « en moyenne 140 patients par jour » aux urgences, dénonce Force Ouvrière, qui poursuit : « Si le nombre de 230 patients aux urgences était parfois atteint de manière exceptionnelle, il y a quelques années, il devient la norme aujourd’hui sans les moyens adéquats, faute d’une politique de santé désastreuse à tout niveau. »
Le CHU rappelle que des mesures ont été prises, et notamment « l’ouverture d’une unité de 12 lits de tension saisonnière », en plein pic des maladies hivernales. Insuffisant pour la CGT : « Ces situations des urgences engorgées, des couloirs pleins à craquer de patients sur des brancards, des files d’attente interminables, une déshumanisation de la prise des usagers ne peut être banalisée et devenir le quotidien des patients et des soignants », regrette Olivier Terrien, délégué CGT. Membre du conseil de surveillance du CHU de Nantes, il a demandé ce jeudi à la direction de lui apporter « des explications sur les circonstances de ce décès ».
SociétéCHU de Nantes : Les urgences pédiatriques perturbées à cause d’une vague d’arrêts maladieSantéUrgences : « Comme tous les hivers », les services sont « saturés », déplore un syndicat
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