Il y a 30 ans, Volkswagen sortait la série spéciale bariolée « Arlequin »

Volkswagen multipliait les séries spéciales pour booster les ventes de ses Polo et Golf dans les années 90. Une série spéciale a fait son entrée dans la légende et le cœur des fans de la marque : la « Harlequin ». 

Volkswagen a amusé la galerie à l’occasion du 1er avril. Le constructeur allemand a annoncé la sortie d’une édition limitée « Harlequin » basée sur son ID.3. Pas de bol, c’était un « April Fools », comme disent les Anglo-Saxons. Poisson d’Avril ? Pas tant que ça. Il suffit de se pencher sur le nom « Arlequin », qui renvoie à une véritable série limitée sortie dans les années 90. 

Voiture de clown, voiture-épave

Cette série spéciale s’inspire d’une publicité américaine datant des années 60. Une Coccinelle était mise en avant, avec des panneaux de carrosserie de couleurs différentes. L’idée était de vanter le côté interchangeable des pièces extérieures, peu importe l’année-modèle. Une façon habile de se moquer du marché américain, qui rendait obsolètes ses propres modèles dès l’année suivante.

Ce principe original est intéressant, mais peu répandu en Europe : personne n’avait la référence sur le Vieux-Continent ! Peu importe, il fallait trouver un moyen de donner un second souffle aux ventes de sa Fourmi.

Il y a 30 ans, Volkswagen sortait la série spéciale bariolée « Arlequin »

En 1994, Volkswagen présente la Polo, une citadine très sérieuse et bien finie. Austère, mais efficace. Afin de doper les ventes de sa petite Polo, Volkswagen décide de casser cette image austère et peu encline à la joie, avec une édition multicolore très intrigante : la Polo « Arlequin ».

L’apparence des éléments extérieurs change en fonction de la couleur initiale. Quatre couleurs de base sont proposées : rouge Tornado, jaune Ginster, vert Pistache et bleu Chagall.

Aucun panneau de carrosserie ne se suit, et pour cause : la marque pouvait intégrer jusqu’à cinq couleurs sur le même véhicule ! Capot rouge, aile verte, toit bleu, porte jaune … imaginez le casse-tête pour les peintres-carrossiers de l’époque, lorsqu’il fallait peindre chaque élément séparément avant l’assemblage !

A bord, les sièges sport semi-baquet arborent une sellerie spécifique, avec des motifs multicolores. Le volant est gainé de cuir bleu. Pour assumer un tel véhicule au quotidien, il fallait vraiment le vouloir…

La risée du voisinage

Qu’en est-il des ventes de la Polo multicolore ? Elles se portent bien mieux que prévu ! La citadine germanique devait être fabriquée à seulement 1.000 exemplaires. Au final, ce sont 3.806 unités qui sont sorties des usines de Pampelune (Espagne). L’essentiel des modèles ont été diffusés sur son marché domestique. Seuls 10 exemplaires ont trouvé preneur sur notre sol. Avec son apparence de « voiture-épave » ou « voiture de clown », difficile de passer inaperçu dans son quartier, avec un tel véhicule.

Non content de ce succès inattendu, Volkswagen duplique le procédé en 1996 sur la Golf, uniquement pour le marché américain. Malheureusement, ce fut un flop absolu : seulement 264 unités ont trouvé preneur au pays de l’Oncle Sam. 

Il y a 30 ans, Volkswagen sortait la série spéciale bariolée « Arlequin »

Regain inattendu de popularité

Aujourd’hui, les fans de la marque n’ont plus honte de réaliser des préparations extérieures « Arlequin ». Polo, Golf, Jetta, et même Passat … tous les modèles du constructeur allemand ont fait office de bases de travail pour faire revivre cette série spéciale si controversée. Il n’est pas rare de voir la méthode « Arlequin » associée à de belles jantes, elles-mêmes reposant sur une suspension à air.

Moralité : ce qui est détesté hier, est respecté aujourd’hui, et sera adulé demain.

Inutile de se jeter sur le configurateur : l’ID.3 « Harlequin » n’intègre pas la gamme de la compacte 100 % électrique.