Fabien Galthié, après le nul entre la France et l'Italie : « On est dans le dur »

Galthié (A. Mounic/L’Équipe)

Le sélectionneur du quinze de France Fabien Galthié reconnaît la difficulté de la situation actuelle après le nul contre l’Italie (13-13) mais reste persuadé qu’il ne manque pas grand-chose pour que tout aille mieux.

«Â Qu’est ce qui se passe avec cette équipe de France ?

Il faut déjà féliciter l’Italie qui a fait preuve de courage en première période, puis qui a été performante en seconde pour se mettre en position de gagner. Quant à nous, c’est un Tournoi difficile : une défaite contre l’Irlande (17-38), une victoire difficile en Écosse (16-20) et un nul aujourd’hui (dimanche) avec un scénario particulier.

lire aussi

Les Bleus concèdent un nul historique à domicile face à l’Italie

Avez-vous le sentiment aujourd’hui de vous enfoncer dans une forme de crise depuis le quart de finale de la Coupe du monde perdu face aux Springboks ?

Au niveau international, en équipe de France, quand on ne gagne pas les matches, ce n’est pas positif. Vivre une défaite, c’est une crise. Là, c’est une période difficile, douloureuse. Ce n’est pas le résultat attendu.

Comment expliquer le peu de concrétisation de la domination physique en première période ?

Vous avez 77 % de possession et ça ne tourne qu’à 10-3… C’est juste. On a eu cette volonté de marquer sur des ballons portés, en prenant des mêlées mais on a été faibles dans l’efficacité. Et puis sur le dernier lancement de jeu sur les 40 mètres, sur une seule action italienne, on prend un carton rouge contre Jo Danty, et on prend trois points. Le scénario est difficile.

lire aussi

Calendrier, résultats et classement du Tournoi

L’an dernier, ce quinze de France faisait mal à toutes les équipes. Il est aujourd’hui laborieux dans son jeu. Ressentez-vous de la colère, de l’abattement ?

Aucun des deux. D’abord, quand on rentre au vestiaire, on est dans le dur. Ce match nul aurait pu être une défaite, on en a conscience. Le sentiment, c’est qu’on est dans le dur mais il n’y a ni abattement ni colère. Je trouve que les joueurs (français) ont été très généreux en première mi-temps même si on n’a pas assez concrétisé. Les joueurs qui sont entrés ont tout donné, ils ont fait corps. Le sentiment, c’est aussi une grande détermination, une volonté très ferme de finir ce Tournoi avec ambition.

Diriez-vous que quelque chose est cassé ? Que le problème est psychologique ? Et voyez-vous une solution dans l’immédiat ?

Bien sûr, quand on prépare les matches, on voit les points d’amélioration, très clairement. Ça paraît énorme la différence entre le passé dont vous parlez et le présent mais il n’y a pas grand-chose sur la photo, sur le film, pour changer la qualité du match.

lire aussi

Charles Ollivon : « Un goût amer dans la bouche »

Ce nouveau résultat dessine une forme d’impasse. Pensez-vous qu’il est temps de changer des choses en termes de jeu et d’hommes ?

Sur les hommes, ça bouge quand même. Entre la composition du quart de finale du Mondial et aujourd’hui, ça a bougé, en raison des circonstances. On est capable de faire des constats mais ce qui prédomine dans notre façon de travailler, c’est la cohérence et on va continuer de travailler comme ça. Il ne faut pas grand-chose pour que le rendu qui ne nous satisfait pas se transforme en quelque chose de plus joyeux.

Un carton rouge contre l’Irlande, un jaune en Irlande, un rouge face à l’Italie, sur des fautes assez similaires. Qu’en dites-vous ?

Ça ne nous aide pas. Ça met à mal notre équilibre. On travaille énormément la position sur ces contacts hauts. Le rouge de Paul Willemse contre l’Irlande, ça se joue à pas grand-chose. Pour le moment, ça ne nous sourit pas. On est tous responsables dans ces moments-là. »